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Quand la police pakistanaise apprend à faire du roller pour contrer les criminels en rue (vidéo)

Les forces de l’ordre de Karachi, sur la côte sud du pays, forment des officiers pour qu’ils puissent traquer avec des rollers les malfrats. Une tactique qui nécessite un certain entrainement.

Temps de lecture: 3 min

C’est décidé : désormais, la plus grande ville du Pakistan, Karachi, aura une unité de police à roller ! Une façon innovante inspirée de ce qui se fait dans certains pays occidentaux et destinée à lutter plus efficacement contre une criminalité qui gangrène cette métropole qui abrite entre 15 et 20 millions d’habitants. Mais pour cela, il faut que les officiers soient à l’aise avec leur nouvel outil de travail. Ils sont donc tous passés par un centre de formation pour apprendre à faire des figures parfois impressionnantes.

La criminalité : un fléau pour Karachi

Cela fait maintenant plus d’un mois que les policiers sélectionnés (10 hommes et 10 femmes) fréquentent leur nouvelle école. Là-bas, ils ont d’abord appris à être à l’aise à roller, ce qui n’est pas forcément donné à tout le monde dès le départ. Une fois cela fait, ils ont dû apprendre à réaliser quelques pirouettes. Il faut savoir par exemple comment sauter au-dessus d’une moto, ou au-dessus d’un escalier. Pour arrêter les criminels, les policiers doivent aussi pouvoir tirer tout en étant à roller. Il leur faut donc garder un équilibre parfait pour tirer convenablement, même en se déplaçant, pour ne jamais rater la cible.

Au bout de cet entraînement, ils seront capables de pourchasser par exemple les voleurs en moto qui pullulent dans cette ville. Par contre, cette unité sera seulement déployée dans des lieux publics qui s’y adaptent, et non dans les terrains accidentés. Ils seront aussi présents dans les centres commerciaux mais sans armes, ou encore sur le populaire bord de mer.

« Nous avons senti que nous devions trouver une approche innovante pour contrôler la criminalité de rue », confie Farrukh Ali, chef de l'unité, à l’agence Reuters. « Ce n'est que le début », a déclaré Aneela Aslam, un officier de l'unité. « Ces rollers nous seront vraiment bénéfiques. Avec cet entraînement, nous pouvons atteindre très rapidement des allées étroites où il est généralement difficile d'aller ». « Ils (les criminels) viennent à vélo, arrachent des téléphones portables ou des sacs à main aux passants et s'enfuient. Les voir (les policiers) s'entraîner ici nous donne une bonne impression. Cela nous donne un sentiment de sécurité », reconnaît un passant.

Ces dernières années, les forces de l’ordre pakistanaises ont été fortement sollicitées à Karachi. En 2013, il s’agissait de la sixième ville la plus dangereuse du monde selon la base de données Numbeo. Karachi détenait alors le triste record mondial du taux d’homicides par habitant, avec une moyenne de dix assassinats chaque jour. Depuis, la situation s’est calmée et la ville était la 50e la plus dangereuse au monde en 2018. Mais la police se veut toujours inventive pour lutter contre la criminalité, à l’image de cette unité à roller.

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