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Canada: des statues d’Elizabeth II et de Victoria déboulonnées (vidéo)

Au moins dix églises ont également été endommagées lors de protestations.

Temps de lecture: 3 min

Ce 1er juillet, la fête nationale du Canada s’annonçait sous haute tension. Le public venait de découvrir l’existence de plus d’un millier de tombes de victimes autochtones d’anciens pensionnats catholiques. Ce jeudi, cette colère s’est ainsi déversée sur des statues de la reine Victoria et de la reine Elizabeth II. Une dizaine d’églises ont également été prises pour cibles. Le Premier Ministre Justin Trudeau n’a pas manqué de condamner ces actes : « C’est inacceptable et injuste que des actes de vandalisme et incendies criminels aient lieu à travers le pays, y compris contre des églises catholiques ».

Le Canada piégé par son histoire

Les faits ont notamment eu lieu à Winnipeg, la capitale du Manitoba, au centre du pays. Datée de 1904, la statue de Victoria a été retirée de son socle situé devant l’Assemblée législative de la province, puis jetée par terre et recouverte de peinture rouge censée représenter le sang des autochtones canadiens morts. Un drapeau canadien a également recouvert sa tête avec écrit dessus : « Nous étions des enfants ». Selon Radio Canada, sa tête a ensuite été décrochée et jetée dans une rivière. Quant à la statue d’Elizabeth II, elle a été seulement renversée de son piédestal puis laissée en l’état, toujours à Winnipeg.

Les églises ont quant à elles été prises pour cibles à Calgary, la plus grande ville de l’Alberta, à l’ouest du pays. Des empreintes de mains et des tags y faisaient également référence aux victimes des pensionnats catholiques. Elles n’ont cependant pas subi le même sort que huit autres églises qui ont été incendiées depuis la découverte macabres de tombes d’enfants.

Le traumatisme des autochtones est une plaie encore béante dans l’histoire du Canada. Des estimations récentes jugent que près de 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été arrachés à leurs familles jusqu’à la fin du XXe siècle pour être placés de force dans près de 140 pensionnats catholiques. Le but était de les contraindre à oublier leurs cultures et leurs langues. Un procédé qui a donné lieu à de très nombreuses violences commises sur les enfants, dont quelques milliers en sont morts.

Ceux qui ont survécu ont été très souvent traumatisés et subissent toujours aujourd’hui de nombreuses discriminations. Dans des villes comme Thunder Bay, dans l’Ontario, ce racisme est si fort que cela pourrait expliquer un certain nombre de meurtres commis envers les autochtones. En parallèle, les Amérindiens luttent pour que l’Etat canadien reconnaisse pleinement l’ampleur du préjudice qu’ils ont subi, mais ils font face à de nombreux obstacles politiques et juridiques. Ils soupçonnent le gouvernement de vouloir retarder cette reconnaissance pour éviter de payer des sommes faramineuses en guise de dédommagements pour les crimes commis à leur encontre.

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