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Pierre Ménès annonce son départ de Canal+

Pierre Ménès ne reviendra pas sur Canal+ : mis sur la touche fin mars après des accusations d’agressions sexuelles, le chroniqueur vedette du « Canal Football Club » a annoncé avoir trouvé un accord financier avec la chaîne cryptée, mettant fin à près de 12 ans de collaboration.

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L’accord, dont le montant est « strictement confidentiel  », a été conclu le 1er juillet, comme l’avait révélé L’Équipe, a précisé Pierre Ménès à l’AFP, réfutant avoir envisagé de porter l’affaire devant les prud’hommes. « Ce n’est pas un licenciement, c’est moi qui ai demandé à partir », a-t-il assuré. Sollicité par l’AFP, Canal+ n’avait pas confirmé lundi matin ces informations.

« Je ne me voyais pas revenir à l’antenne avec certaines personnes qui m’ont lâché de façon ignoble  », explique-t-il, citant également « le flou qui entoure les droits de la Ligue 1  », dont la chaîne cryptée a annoncé se retirer après l’entrée fracassante d’Amazon sur le marché. Longtemps intouchable, l’ancien journaliste de l’Équipe est dans la tourmente depuis la diffusion le 21 mars sur Canal+ d’un documentaire sur le sexisme dans les rédactions sportives et la révélation de séquences l’incriminant, coupées au montage à la demande de la chaîne, soupçonnée de l’avoir protégé.

Pierre Ménès est notamment accusé d’avoir soulevé, hors antenne, en 2016, la jupe de Marie Portolano, journaliste et co-réalisatrice du documentaire. Il assure ne pas s’en souvenir, en raison de graves problèmes de santé à l’époque. Il est aussi critiqué pour avoir embrassé de force des chroniqueuses dans des émissions de télévision. Des faits qui se sont déroulés avant la vague #MeToo, depuis laquelle « on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire  », avait-il déploré dans l’émission de Cyril Hanouna sur C8.

Malgré les « profonds regrets  » alors exprimés, ces accusations lui ont coûté sa collaboration avec le jeu Fifa, auquel il prêtait sa voix. Du côté de Canal+, une enquête interne a été lancée, dont les résultats ne sont pas encore connus, et il a été écarté de l’antenne fin mars, « d’un commun accord  », selon lui.

« Pas mort »

« Si Canal avait pu me licencier pour faute grave, ils ne se seraient pas gênés », fait valoir le chroniqueur, connu pour ses commentaires fleuris et parfois sexistes. En onze ans de collaboration, il dit avoir été convoqué une seule fois en 2018 pour y aller « mollo » sur ses « réflexions », et avoir écopé d’un avertissement l’an dernier pour une interview donnée, sans autorisation, sur YouTube.

Après s’être fait discret, à la demande de ses employeurs, le « sniper » a mis fin à sa « diète médiatique  » et s’est remis à tweeter pour l’Euro. Et de dénoncer « une forme d’acharnement  », « une déferlante médiatique  » disproportionnée, au regard d’autres récentes affaires liées à des agressions sexuelles. «  Moi j’ai rien fait (…) il n’y a pas une plainte, pas d’enquête judiciaire », insiste celui qui dit souffrir depuis de dépression et subit attaques grossophobes et menaces de mort sur les réseaux sociaux.

L’onde de choc suscitée par le documentaire de Marie Portolano s’est ressentie dans d’autres rédactions, comme à Radio France, où une enquête interne a été lancée. La journaliste, qui officie désormais sur M6, déplore la « chasse à l’homme  » visant Pierre Ménès, pas « coupable », selon elle, de « l’intégralité du sexisme en France  ». « Je ne dirais pas qu’elle a brisé ma carrière parce que je vais montrer à tout le monde que je ne suis pas mort, mais elle m’a quand même mis un sacré coup  », estime son ancien collègue.

Pour la rentrée, il envisage, à 58 ans, de lancer sa propre plateforme en ligne, toujours en lien avec le milieu du ballon rond. Cette affaire est survenue dans un contexte tendu au service des sports de Canal+, où une vingtaine de personnes ont été poussées vers la sortie depuis fin novembre, dont Guillaume Priou, le co-réalisateur du documentaire.

AFP

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