À la rescousse des ascenseurs anciens
Jugés techniquement dépassés, ils ont failli disparaître. Ces élégants témoins d’un certain art de vivre sont en voie d’inventaire à Bruxelles.
En théorie condamnés à mort par une mise aux normes de sécurité implacable, les ascenseurs anciens viennent d’obtenir un sursis, avant sans doute leur préservation… Vous en connaissez certainement : ils rutilent de tous leurs chromes ou luisent de leurs laitons patinés par l’usage sur fond de boiseries vernies. Une fois la grille en ferronnerie déployée, ces élévateurs historiques accomplissent leur fonction, depuis des décennies, sans jamais péter un câble, dans le cliquetis de leur machinerie complexe et la lenteur qui sied à un voyage aux accents de traversée du temps. Ces appareils ont été pensés à l’époque pour intégrer et servir l’architecture de l’édifice qu’ils desservent. Les remplacer ou les « moderniser » reviendrait à altérer à jamais la forte valeur patrimoniale des lieux. Sur un parc de 100.000 ascenseurs dans tout le pays, les services extérieurs de contrôle technique en ont recensé 3.750, dont quelque 2.300 à Bruxelles, qui datent d’avant 1958.