Petites histoires de la mode (20): mannequin et modèle
Dans un livre aussi dense qu’une garde-robe qui déborde, Martine Magnin et Mathilde de Jamblinne nous parlent chiffons avec passion. Extraits.

Il y en a qui servent de modèles aux couturiers et aux tailleurs, sans tête, sans bras, stoïques sur leur long pied de bois tourné… D’autres, les yeux fixés sur l’horizon, marchent comme des robots ou en se déhanchant sur des podiums, devant un public sélectionné à l’air blasé. D’autres posent avec inspiration sur papier glacé. D’autres encore s’ennuient fermement en vitrine devant des badauds sceptiques… Même s’ils sont souvent longilignes, ce ne sont pas les mêmes mannequins. Les premiers de ces mannequins avaient leur place dans presque chaque famille, car la couture faisait partie des taches familières, et tout ou presque était cousu maison. Ils sont devenus rares, presque abandonnés, résistent tristement dans quelques brocantes, et leurs descendants, technologiquement plus sophistiqués et modulables, se trouvent chez les professionnels de la mode pour qui le mannequin de couture reste un outil indispensable.