À raconter aux enfants: À vos souhaits!

Les narines qui chatouillent un peu, beaucoup et… aaatchoum ! Voilà une situation on ne peut plus banale à laquelle on a pour habitude de répondre, sans trop savoir pourquoi, « À tes souhaits ! » Mais d’où vient donc cette étrange coutume et quel sens véhicule-t-elle ? Pour le comprendre, il convient de remonter plusieurs siècles en arrière. Dans l’Antiquité, l’expression d’usage était « Que Jupiter te conserve ! » Car, en ces temps reculés, éternuer ou tousser pouvait être de bon ou de mauvais augure, notamment selon le moment de la journée où survenait l’éternuement. Si celui-ci était plutôt envisagé comme un mauvais signe, « Que Jupiter te conserve » était une façon de protéger la personne de la malchance en invoquant les dieux. En revanche, dans de meilleures circonstances, éternuer était considéré comme la manifestation du passage d’une entité divine que l’on saluait alors humblement avec cette amusante formule. Plusieurs siècles plus tard, au Moyen Âge, l’expression acquiert une tout autre signification. À cette époque où la peste noire faisait rage, l’acte d’« atchoumer », reconnu comme l’un des principaux symptômes de la maladie, était plutôt redouté. « À vos souhaits » était alors une façon de conjurer le mauvais sort et d’apporter son soutien à l’individu potentiellement souffrant. Il existe également une explication plus rigolote à cette habitude très répandue. Alors que pendant longtemps, on a cru que l’âme de l’être humain se cachait dans la tête de celui-ci, éternuer semblait particulièrement risqué : l’esprit pouvait littéralement être expulsé hors de son enveloppe corporelle ! Ce qui n’aurait rien eu d’étonnant lorsque l’on sait qu’un éternuement peut atteindre jusqu’à 50 km/h ! Formuler ainsi ses vœux permettait dès lors de tenter de former une barrière imaginaire pour garder la situation sous contrôle. Et ailleurs dans le monde ? Si l’éternuement est universel, les habitudes qui y sont liées sont, elles, très variées. Les Finlandais ont par exemple pour habitude de souligner un éternuement d’un « pour la santé ». Lorsque nous éternuons, notre cœur cesse de battre pendant une fraction de seconde. « Revenir à la vie » aussitôt après signifie donc que l’on se porte bien, et on s’en réjouit ! Aux Pays-Bas, à quelqu’un qui éternue trois fois de suite (et après une pluie de postillons), on répond « le temps sera beau demain ». En Roumanie, enfin, on aime beaucoup éternuer car, comme ils le rappellent à chaque « atchoum », cela porterait chance.

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