Avatar : la voie de l’eau - Trois étoiles Quinze ans ont passé depuis la victoire de Jake Sully contre le général Quaritch. Le premier a définitivement abandonné son enveloppe corporelle pour celle de son avatar Na’vi et vit désormais en harmonie avec sa compagne indigène Neytiri (Zoe Saldana) et leurs quatre enfants. Cet équilibre familial sur une planète valorisant plus que tout la notion d’écosystème sera pourtant perturbé par le retour du général (lui aussi dans un corps Na’vi). Ni une ni deux, Jake devient le symbole de la résistance locale, le contraignant à fuir pour cacher sa famille. Mais le clan Na’vi des récifs, dirigé par Ronal (Kate Winslet) et auprès duquel les Sully demandent asile, ne semble pas ravi de les voir… Malgré un ton toujours aussi premier degré voire naïf, qui donnait déjà des allures new age et enfantines au premier « Avatar », on est bien forcé d’admettre que ce retour à Pandora est des plus impressionnants. L’histoire met pourtant beaucoup de temps à démarrer car Cameron s’amuse pendant deux longues heures à nous présenter l’univers étendu (et majoritairement aquatique) de sa planète bleue. On pourrait même argumenter que la moitié des scènes ne sert à rien, mais prendre le temps de nous immerger totalement dans l’univers magique du film est justement le levier nécessaire pour bénéficier du retour émotionnel et narratif de la troisième heure. Dans un ballet d’action spectaculaire lançant des clins d’œil assumés à « Titanic », Cameron nous rappelle alors pourquoi c’est bien lui, le roi du monde. Fable écologique américaine de James Cameron, avec Sigourney Weaver, Kate Winslet, Zoe Saldana… Les huit montagnes - Deux étoiles Et de trois ! Après le drame social « Tori et Lokita » et la chronique sur la tendresse masculine de « Close », voici le troisième film belge à être rentré primé du dernier Festival de Cannes. Et comme les deux premiers, « Les huit montagnes » place le sujet de l’amitié au centre de son histoire. On y suit l’histoire de Pietro et Bruno, qui se réunissent chaque été dans les montagnes transalpines. Le premier est un petit adolescent bourgeois, plutôt faiblard et en conflit avec son père trop strict. Le second est tout l’opposé : campagnard, bien dégourdi et sur le point d’arrêter l’école pour soutenir ses parents. La magie opère pourtant et leur amitié fusionnelle sera souvent testée au cours des vingt-cinq années suivantes. Il y a un petit air de saga dans ce nouveau film du réalisateur belge de « La merditude des choses » et « The Broken Circle Breakdown ». Le récit flotte, les années passent, les liens se font et se défont, des amants apparaissent puis s’en vont. On frôle parfois la sensation du roman de plage pour être franc, surtout dans les longueurs un peu décevantes du dernier acte du film. Heureusement, les prises de vue sensationnelles dans les Alpes et le sujet du déterminisme social sont là pour ancrer notre attention et nous émouvoir aux bons moments. Sans oublier le charme magnétique des deux héros du film, joués par Luca Marinelli (« Martin Eden ») et Alessandro Borghi (« Dalida »). Drame italo-belge de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, avec Luca Marinelli, Alessandro Borghi… [scald=29707638:sdl_editor_representation]