Tour et Taxis, le colosse aux pieds d’argile
Le site poinçonne avec assurance le paysage bruxellois et est aujourd’hui connu de tous ou presque. Pléthores d’expositions et de salons s’y succèdent au fil de l’eau et du calendrier.

Avant de s’imposer comme figure incontournable de notre patrimoine, l’endroit a largement vécu, non sans agitation. Dès la fin du XIXe siècle, la Belgique devient la 4e puissance économique mondiale et Bruxelles, par ricochet, connaît une activité industrielle colossale. Son port, niché dans le Pentagone, ne suit plus la cadence, s’essouffle et s’engorge. Il lui faut une recrue d’urgence, et pourquoi ne pas prendre, au passage, parti de la formidable avancée des chemins de fer en édifiant une gare ? La ville décide alors de créer un nouveau port posé en bordure du canal de Willebroek, l’heureux lopin de terre sélectionné ayant jadis appartenu à la famille princière de Tour et Taxis, les « rois de la poste » en Europe dès le XVIe siècle.