«Ma guerre… si on peut dire» (2/2)
Les terribles journées d’exode de mai 40. Des gens de tout âge, de toutes les conditions sociales, religieuses, politiques, vécurent une aventure « sortant de l’ordinaire ». Voici leur(s) histoire(s).

Samedi 25 mai 1940
Après avoir peu dormi (bombardements tout le temps), je vais au dépôt des vicinaux demander si le tram roule encore ; on me dit qu’ils sont sortis du dépôt. J’attends celui de 7 heures qui ne vient pas à la place d’hier (assez près du champ de courses) et puis, par une voie de garage, peu avant 8 heures, un tram s’amène, je fais signe, il s’arrête, et me voilà parti ! On ne me donne mon billet que jusqu’à Nieuport, ils ne savent pas s’ils vont pouvoir aller plus loin. Très peu de monde et avant Nieuport, boum ! boum ! Tout le tram bouge, on bombarde ! Finalement, par crainte de déraillement tellement nous sommes secoués, on s’arrête et on se cache dans les dunes. On voit bien les avions assez haut, ils se fichent de la DCA qui tire à tout casser, aucun n’est atteint ! Maintenant, on essaie de repartir, mais plus de courant, et pour cause : une bombe à Nieuport en plein milieu des rails !