Les CPAS pris d’assaut
L’édito de Benoît Franchimont.


Nos collègues de « L’Écho » ont révélé des chiffres inquiétants : le nombre de Belges aidés par les CPAS a doublé en vingt ans. En 2003, 0,7 % de la population belge vivait du revenu d’intégration sociale, alors qu’on atteint 1,34 % aujourd’hui. Les disparités régionales sont très marquées. Près de la moitié (46 %) des allocataires sociaux sont des Wallons, 29 % des Bruxellois et 25 % des Flamands. Les écarts sont liés au taux d’emploi dans ces régions : c’est clairement le travail qui permet de sortir de l’état de dépendance sociale. Incompréhensible alors : le nombre d’offres d’emploi n’a jamais été aussi important, y compris en Wallonie. Comment expliquer les mauvais chiffres ? La différence entre le niveau du revenu d’intégration et celui d’un bas salaire reste trop faible. On a donc d’un côté des travailleurs pauvres, mais aussi des allocataires piégés : s’ils se mettent à travailler, ils… perdent de l’argent en devant se déplacer ou mettre leurs enfants à la crèche !