L’exode de mai 1940: «On n’avait pas oublié les exactions des Allemands en 1914»
Les terribles journées d’exode de mai 40. Des gens de tous âges, de toutes les conditions sociales, religieuses, politiques, vécurent une aventure « sortant de l’ordinaire ». Voici leur(s) histoire(s).

J’étais orpheline et j’étais élevée par mon oncle et ma tante, Victor et Thérèse Gruselin-Guiot. Le vendredi 10 mai 1940, toute la rue du Tivoli était en effervescence : la guerre était là et les Allemands approchaient. Il fallait partir, car on n’avait pas oublié les exactions des Allemands en 1914.
Alors, nous sommes partis, mon oncle, ma tante, moi (10 ans) et quelques voisins, à pied. Nous avons pris la direction de Marche-en-Famenne, avec l’intention de continuer vers la France. Nous sommes arrivés à Marche vers 18 heures. Nous pensions dormir à Marche, mais d’autres réfugiés sont arrivés en disant que les Allemands n’étaient pas loin, qu’il ne fallait surtout pas s’arrêter maintenant…
Nous sommes donc repartis, toujours à pied, en direction de Ciney que nous avons atteint aux environs de deux heures du matin.