La Belgique de l’entre-deux-guerres: les années 1920-1930 (3)
À la fin de 1918, éblouie de sa liberté retrouvée, la Belgique euphorique travaillait sans relâche à une nouvelle prospérité. Focus sur une période clé et mal connue de notre histoire.

En réalité, s’il y avait des agitateurs, ils étaient moins nombreux qu’on ne le disait. Certes, les travailleurs civils des établissements militaires du Havre avaient menacé de partir en grève, mais le mouvement avait été apaisé en deux heures et, à Charleroi, on s’était borné à demander à la gendarmerie de protéger les ateliers métallurgiques contre d’éventuels actes de mauvais gré. Quant au Conseil général du Parti ouvrier belge, s’il avait bien, le 11 novembre, fait distribuer des tracts dans les rues de la capitale, c’était, loin de pousser à la révolution, pour exhorter la population au calme. Les dirigeants socialistes se bornaient à y réaffirmer les exigences de leur politique : accroissement des libertés syndicales, reconnaissance du droit de grève, instauration du suffrage universel.