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30 mai 1431: mort de Jeanne d’Arc

Il y a 586 ans, la pucelle d’Orléans est brûlée vive à Rouen.

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Il est neuf heures du matin quand Jeanne arrive sur la place du Vieux-Marché de Rouen sous escorte anglaise, dans la charrette du bourreau Geoffroy Thérage. Vêtue d’une simple tunique de toile soufrée destinée à la faire brûler plus vite et coiffée d’une mitre sur laquelle sont écrits des mots infamants, la jeune paysanne monte sur l’estrade. Elle est accompagnée du prédicateur et théologien Nicolas Midi. Après le prêche et la lecture de sa sentence, Jeanne est conduite vers le bûcher et attachée avant que le bourreau mette le feu aux fagots. Comme le cardinal Winchester souhaite un ultime aveu, un évêque s’approche de la jeune femme de 19 ans mais s’entend dire : « Évêque, je meurs par vous ! Que j’aie bien fait, que j’aie mal fait, mon Roi n’y est pour rien !… »

Jeanne périt lentement asphyxiée par les gaz de combustion car le bourreau ne parvient pas à abréger ses souffrances en l’étranglant ; le bûcher étant placé trop haut. Bien qu’elle soit déjà morte, le boucher écarte les fagots pour que le public puisse voir que le corps léché par les flammes est bien celui de la Pucelle d’Orléans.

Mais la mort de Jeanne ne met pas fin à son supplice. Le cardinal britannique de Winchester qui a mené les interrogatoires du jugement, a insisté pour qu’il ne reste rien de son corps afin d’éviter un culte posthume. Après la première crémation, s’ensuit une deuxième de plusieurs heures qui fait exploser la boîte crânienne et la cavité abdominale dont des morceaux sont projetés sur le public en contrebas. Au centre du bûcher restent les organes calcinés à l’exception des entrailles et du cœur qui plus humides, brûlent moins vite. Une troisième crémation achève de réduire le corps en cendres grâce à l’ajout d’huile et de poix ; cendres qui sont dispersées dans la Seine à quinze heures.

À 19 ans, Jeanne est ainsi tuée après un jugement qui la considère comme schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d’hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. Mais elle devient une des figures mythiques de l’histoire française.

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