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Un clou mystérieux à Bruxelles

La Belgique insolite et fantastique : un objet planté dans le sol de l’église Notre-Dame de Bon Secours (XVIIe) reste une énigme aux yeux du grand public

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Bâtie à l’emplacement d’une chapelle, un premier édifice fut consacré à saint Jacques (le Majeur). Une statue mariale y fut découverte et on lui attribua un pouvoir miraculeux, d’où Notre-Dame de Bon Secours. On prétend que ce fut grâce à l’intercession de ce saint que s’organisa la reconquête de la péninsule Ibérique par les chrétiens sur les musulmans. D’où le pèlerinage sur le Chemin de Compostelle qui débuta avant l’an 1000. Démarche chrétienne effectuée à pied, puis à cheval, à vélo, avec GPS, par étapes sur plusieurs années… au fil des siècles, avec, parfois, d’autres motivations: culturelles, touristiques, sportives, judiciaires (au lieu d’une détention carcérale)…, au point de devenir Itinéraire culturel par le Conseil de l’Europe et Patrimoine de l’Humanité décerné par l’Unesco. Sa devise séculaire est: «Mourir pour renaître à un homme nouveau». Naguère, pour de nombreux pèlerins du Nord et de l’Est, le passage par l’église bruxelloise était indispensable. À la porte d’entrée, on voit, sculptés dans le bois, une coquille (ramassée sur les plages de Galice pour prouver que l’on avait fait le pèlerinage), des bâtons (pour chasser les chiens errants, les loups, s’aider lors des cols ou se défendre contre des assaillants), un chapeau (pour se protéger du soleil et des intempéries) et une gibecière (pour la monnaie et un quignon)… Jadis, le pèlerin venait en ce lieu pour y recharger ses accus. Ainsi, après avoir franchi le portail, il se dirigeait dans une circonvolution bien précise (dans le sens des aiguilles d’une montre, sens naturel des énergies sous nos latitudes), s’avançait jusqu’au centre, se plaçait sous la plus haute voûte, là où est planté un clou à tête carrée en plein dallage, le sous-sol étant parcouru par la Senne. Alors, un phénomène particulier (différence de potentiel entre la voûte et le cours d’eau) se produisait. L’homme était de la sorte plongé dans un champ magnétique et subissait de profondes influences énergétiques atteignant toutes les parties du corps. Mais pourquoi parler au passé? Parce que si, aujourd’hui, le clou est toujours resté à sa place (souvent dissimulé sous un tapis!), ainsi que la clef de voûte, en revanche, le courant d’eau a été quelque peu dévié à cause du voûtement de la Senne, me fut-il précisé. Le phénomène magnétique décrit ci avant a donc disparu ou, du moins, est fortement réduit. Ce qui n’empêche pas de visiter cet endroit où se côtoient la science des bâtisseurs, la légende et la tradition.

www.pierreguelff.info

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