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Thomas Gunzig: «Une belle jeune fille dans un lit propre et je suis content.»

Avant la sortie de son nouveau roman « La Vie sauvage », Thomas Gunzig se livre côté cœur, côté sexe.

Temps de lecture: 5 min

Il nous offre son monde, grave et léger à la fois, drôle et poétique, fou et si proche de nous. Thomas Gunzig est une plume belge de talent dont on attend les livres, les bédés, les scénarios de film, les spectacles, les pièces de théâtre et les chroniques radio. Mais l’auteur du « Manuel de survie à l’usage des incapables » et du « Tout nouveau testament » est aussi un homme amoureux de 46 ans et le père de trois enfants.

Vous sortez à la fin du mois un nouveau roman « La vie sauvage »…

Et c’est une belle histoire d’amour ! Et de sexe !

Qu’est-ce que le sexe pour vous ?

C’est la vie ! Le sexe est joyeux ! Je suis issu du milieu soixante-huitard et j’ai été éduqué de façon très libre. Sans doute m’en est-il resté quelque chose. Le sexe n’a jamais été pour moi quelque chose de tabou ou de compliqué. Il est une des plus belles façons de rencontrer une femme. Il remplit le corps et l’esprit, te valorise et te met en harmonie avec le monde.

Quels sont les liens entre le sexe et l’amour ?

Il n’y en a pas forcément. Je pourrais avoir de belles histoires de sexe sans amour et de merveilleuses histoires d’amour sans sexe. Et de merveilleuses d’histoire d’amour avec sexe. La frontière est mince entre le sexe et l’amour. Quand on fait l’amour avec quelqu’un, on est – je pense – toujours un peu amoureux sur le moment.

Vous êtes en couple depuis 15 ans. Comment a commencé votre histoire d’amour ? Par un coup de foudre ?

Le coup de foudre ne veut rien dire pour moi. Je ne sais jamais vraiment pourquoi je suis attiré par telle ou telle femme… ça peut être une grande ou une petite, une blonde ou une brune… il y’a tellement de choses qui entre en ligne de compte pour qu’une fille me plaise, une façon de bouger, de sourire, une forme de corps…

Ce n’est pas forcément Julie Taton dont vous parlez beaucoup dans vos billets radio ?

Non ! Pas forcément… J’évoque souvent Julie Taton dans mes billets mais c’est un running gag. Je ne la connais pas du tout… J’aime sa voix cassée. Mais le physique ne suffit pas pour qu’une femme me plaise. Il faut que j’aime sa compagnie, que nous passions de bons moments à discuter, que nous nous amusions ensemble…

Vous êtes fusionnels en amour ?

L’amour évolue et passe par des moments fusionnels et des périodes où chacun est très occupé ou voit des amis et amies de son côté. Je pense qu’avoir des univers et des moments qui nous appartiennent est un des facteurs de longévité d’un couple. Il faut se sortir de la tête qu’on appartient à l’autre et qu’il faut rester en permanence ensemble à regarder dans la même direction.

La fidélité n’est-elle pas importante ?

La fidélité imposée culturellement est un diktat abominable. Se contraindre à ne pas consommer une relation par obligation sociale de fidélité est triste. Et néfaste. Vous risquez de devenir amer et d’en vouloir à l’autre d’être passé à côté d’une expérience. La fidélité est pour moi, un corollaire momentané de l’amour : quand vous êtes très amoureux, vous n’avez pas envie d’aller voir ailleurs. Je dis « momentané » car je ne peux concevoir que pendant toute une vie, un garçon ou une fille ne soit pas attiré par quelqu’un d’autre que son partenaire. Mais perso, je ne suis ni un coureur de jupons, ni un collectionneur.

Vous êtes partisan de ce qu’on appelle l’amour libre ?

Je n’aime pas cette expression car elle induit qu’il y a un « amour pas libre ». Faut-il se mettre en cage pour prouver son amour ? La notion de fidélité sous-entend de façon déplaisante que tu ne peux pas faire ce que tu veux de ton propre corps et que celui de l’autre t’appartient. C’est super-violent ! L’amour est essentiel comme la liberté. Si mon amoureuse avait l’envie de faire l’amour avec un autre garçon, cela me ferait certainement quelque chose si je l’apprenais mais je le comprendrais tellement. Ce que je n’aimerais pas, c’est qu’elle me quitte car on s’entend très bien. On papote ensemble, discute, rit, voyage.

Comment entretenez-vous l’amour après 15 ans de relation ?

On se dit qu’on a de la chance de s’être rencontrés, qu’à deux, on a une chouette vie…

Vous êtes un auteur à l’imagination débordante. Vos fantasmes sont à la hauteur de votre imagination ?

J’ai zéro fantasme. Je n’ai pas besoin de mise en scène pour faire l’amour, ni de déguisement, ni de vêtement fétiche. Les histoires de porte-jarretelles m’ennuient. Moins il y a de mise en scène, mieux je me porte : une belle jeune fille dans un lit propre et je suis content.

Cela a-t-il toujours été ainsi ? Comment cela s’est-il passé à l’adolescence ?

Ce fut la frustration absolue. Ado, je n’étais pas le plus beau de la classe, je n’étais pas grand mais frisé et avec de grandes oreilles. J’étais complexé et je n’avais ni moto, ni guitare. Ce fut vachement dur.

Les choses ont bien changé...

Elles ont changé grâce au sport, au travail, à la reconnaissance professionnelle, à la vie sociale. Je suis devenu un homme tout simplement.

Ma célébrité est très locale, belge francophone ou même bruxelloise, ou même restreinte à Uccle- Saint-Gilles. Mais non, ma « célébrité » n’aide pas à séduire. Je suis resté timide. Je n’ai jamais osé faire le premier pas, ni adressé la parole à une fille qui me plaît. Jamais ! Au fond de moi, il y a toujours le doute. Je n’ai pas connu beaucoup de filles mais je n’ai aucune frustration. Je n’ai pas le tempérament d’un collectionneur.

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