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Santé: le cœur a ses raisons…

Avec un mode de vie sain, le risque d’être atteint d’une maladie cardiovasculaire est diminué de 80 % !
Temps de lecture: 5 min

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est qu’avec 31.000 décès par an, les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité en Belgique. La bonne, c’est qu’avec un mode de vie sain et durable, le risque d’en être atteint est diminué de 80 % ! La première chose à faire est donc de se préoccuper de notre cœur et ce, dès le plus jeune âge. C’est le message que tient à faire passer la Ligue cardiologique belge à l’occasion de la “Semaine du cœur”. Et il est d’importance quand on sait que de plus en plus de jeunes sont concernés par cette problématique et donc susceptibles, à terme, de développer une maladie cardiovasculaire. Pour être en bonne santé, le cœur a besoin d’un apport en oxygène. Mais au cours de l’existence, des dépôts de matière grasse se font dans les artères (c’est l’athérosclérose), pouvant entraîner la formation de caillots susceptibles de les obstruer. Dans ce cas, si l’apport en oxygène est interrompu, il se produit un infarctus du myocarde : une partie de la fibre musculaire du cœur est détruite, ce qui peut provoquer la mort immédiate. Ce phénomène peut se produire à n’importe quel endroit du corps, notamment au cerveau (on parlera alors d’accident vasculaire cérébral, AVC).

Même chez le nourrisson !

« Le processus d’athérosclérose, qui est une maladie globale du système pouvant affecter toutes les artères du corps, démarre dès le plus jeune âge, nous explique le Pr Christian Brohet, professeur émérite de cardiologie (UCL). On en voit des traces même chez les nourrissons ! D’ailleurs, lors de morts subites de bébés, on a pu constater que dans certains cas, le processus d’athérosclérose était déjà enclenché. Vers 40 ou 50 ans, ces enfants auraient connu un risque augmenté de faire une crise cardiaque ou un AVC. » Peut-on, après une crise cardiaque, remuscler son cœur ? La réponse est hélas ! négative : la partie détruite du cœur ne peut pas se reconstruire. « En revanche, vous pouvez travailler sur la partie qui n’a pas été atteinte afin d’éviter l’insuffisance cardiaque, conseille le cardiologue. Notamment via des programmes de réadaptation cardiaque, combinés à des conditions de perte de poids, d’arrêt du tabagisme et de diminution de l’hypertension artérielle. On obtient ainsi une diminution de 30 % du taux de récidive et de la mortalité. Actuellement, des essais d’injection de cellules souches dans la partie saine du cœur sont en cours, qui constituent un formidable espoir pour l’avenir. »

Les ados en danger

Heureusement, pour échapper au phénomène d’athérosclérose, on peut jouer sur les facteurs de risque. Certains ne sont pas modifiables, comme l’âge, le sexe (davantage d’hommes que de femmes avant la ménopause) et le facteur génétique. Mais d’autres le sont. C’est le cas du tabagisme, du taux de cholestérol (LDL) trop élevé et de la sédentarité. Ces trois facteurs principaux peuvent – doivent ! – être tenus à l’œil dès le plus jeune âge. À côté de cela s’ajoutent d’autres facteurs comme le stress, l’excès d’alcool (modéré, il a un effet neutre, parfois même bénéfique) et l’hypertension. Le fait d’avoir déjà fait un incident cardiaque ou un AVC est également un facteur de risque dont il faudra tenir compte. Les adolescents, tout comme les jeunes adultes, courent tout autant le risque de développer une maladie cardiovasculaire que leurs aînés. C’est ce qui ressort d’une étude de la Ligue cardiologique belge qui déplore également le fait que 97,6 % des jeunes ont une activité physique insuffisante. Parmi eux, 57,3 % passent au moins deux heures par jour devant la télévision, 22,7 % se rendent au moins une fois par semaine dans un restaurant fast-food et 14 % se considèrent fumeurs réguliers. Pour les cardiologues, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : un tel mode de vie en péril le capital santé de ces jeunes, notamment leur cœur, et participe au fait qu’ils risquent de vivre en moins bonne santé et moins longtemps que leurs parents. « Or, on sait ce qu’il convient de faire depuis les années 50 déjà, rappelle le Pr Brohet. Augmenter l’activité physique, s’abstenir de fumer et manger de façon équilibrée : cela réduit de 80 % le risque de maladie cardiovasculaire. »

Les bienfaits du coenzyme Q10

Découvert en 1957, le coenzyme Q10, présent dans toutes les cellules humaines, est un composant vital du métabolisme énergétique cellulaire, qui joue aussi un rôle essentiel en protégeant les lipides et les protéines de l’oxydation. On le trouve aussi dans divers aliments (porc, bœuf, soja, sardines notamment) et dans nos organes les plus énergivores (le cœur, le foie et les reins). Mais il se fait que suite au vieillissement naturel et aussi à certains types de maladies, notre quantité de coenzyme Q10 diminue. Des biopsies du myocarde de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque chronique ont révélé des taux de coenzyme Q10 bien inférieurs à ceux constatés chez les individus en bonne santé. En 2014, une étude danoise internationale, Q-Symbio, randomisée en double aveugle avec placebo, sur 420 patients issus de neuf pays et atteints d’insuffisance cardiaque chronique sévère, a révélé que le coenzyme Q10 (à raison de 3 x 100 mg par jour) contrecarre les effets de tension sur le cœur provoqués par la thérapie classique. Il recharge le cœur défaillant et l’aide à mieux pomper le sang. « Ce faisant, le muscle cardiaque déficient regagne de la force », certifie le Dr Svend Aage Mortesen, chef du centre de cardiologie de l’Hôpital universitaire de Copenhague. « Un apport complémentaire en Q10, substance naturelle et non dangereuse, corrige une déficience organique et stoppe le cercle vicieux métabolique observé dans l’insuffisance cardiaque chronique », ajoute-t-il. Il a été reconnu, en Hongrie, comme médicament pour le cœur. Et est également prescrit d’office, aux États-Unis, aux patients qui prennent des statines, afin d’en atténuer les effets secondaires gênants, de type myalgies (douleurs musculaires). En Belgique, ces compléments alimentaires vendus en pharmacie ne sont pas remboursés par la mutuelle, « par manque de preuves scientifiques suffisamment nombreuses », nous dit le Pr Brohet.

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