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Soir mag vous préface la ville de Moscou

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Lorsque Pierre le Grand choisit de déplacer sa capitale, Saint-Pétersbourg hérita du pouvoir politique et Moscou, la ville aux 800 églises, du pouvoir spirituel. La « troisième Rome » reprenait le flambeau de la religion orthodoxe après la chute de Constantinople tandis que les tsars poursuivaient jusqu’à la déclaration de guerre de 1914 l’ambition de récupérer le berceau de cette religion. L’objectif déclaré des communistes de laïciser la société russe après la chute de la dynastie en 1917 explique le transfert du pouvoir politique à Moscou et les campagnes de destruction des édifices religieux voulues par Staline.

Le dictateur admirait les gratte-ciel de Chicago et fit construire les « sept sœurs », sept tours qui encerclent l’ancienne ville « féodale ». Ses architectes luttèrent pour épargner le centre historique mais ne purent empêcher la démolition de la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur, symbole trop voyant de la dynastie des Romanov. Reconstruite depuis, elle commémore la victoire de 1812 contre les armées de Napoléon. Le Kremlin se répand sur 28 hectares dont une partie est ouverte aux visiteurs. Flanquée de 19 tours, la muraille qui la protège mesure plus de deux kilomètres. Rien n’est comparable en Europe à cette démesure née de l’urgence de se protéger des invasions asiatiques.

Au sud de la place Rouge (« Belle place », en russe) se dresse la magnifique cathédrale Saint-Basile, non loin de la Moskova qui borde le Kremlin sur sa façade sud. Au centre de cet énorme complexe, la place des Cathédrales est encore plus spectaculaire. On reste sans voix devant ces quatre lieux de culte érigés dans un style unique au monde. Le Palais des Armures possède une remarquable collection d’orfèvrerie et, pour les amateurs, d’artillerie. Le Goum, cette galerie commerciale d’avant la révolution, a repris des couleurs depuis le retour de l’économie de marché mais c’est la Tverskaya, l’axe majeur du centre-ville d’une longueur de 2,5 km, qui concentre les boutiques de luxe, les immeubles staliniens de prestige et deux places, la place Pouchkine, cœur de la vie moscovite, et la place Maïakovskaya, toutes deux entourées de restaurants, cafés et théâtres.

Plongée dans le… métro

La galerie Tretiakov est sans doute le plus grand musée au monde en ce qui concerne l’art russe. Elle fut fondée en 1892 par un mécène qui légua sa collection à la ville, laquelle l’enrichit avec une belle sélection d’icônes confisquées par les Soviétiques, des portraits et scènes historiques et jusqu’aux œuvres de Kandinsky et Chagall. Une visite incontournable pour s’imprégner de l’histoire russe.

La ferveur religieuse est impressionnante et il n’y a pas de meilleur endroit pour l’apprécier qu’à la Laure de Sergeev-Possad, un ensemble monastique orthodoxe complet en activité, à 70 km de Moscou, remontant au XVe, rescapé d’un siège polono-lituanien et développé jusqu’au XVIIIe siècle. La cathédrale de l’Assomption contient la tombe du tsar Boris Godounov. C’est un lieu de pèlerinage orthodoxe qui ne peut laisser indifférent à la fois par sa beauté mais aussi par les émouvantes démonstrations de foi à l’intérieur des églises.

Retour à Moscou pour une visite du métro dont la splendeur fut voulue par Staline dans une opération de prestige destinée à symboliser le triomphe inéluctable du socialisme. « On dit que la forme nue, les boîtes nues, c’est le principe du prolétariat. Cependant, le prolétariat ne se promène pas nu, il met une petite cravate, une veste, un pantalon et tout le reste. Et quand il a mis un costume plus propre, il marche avec plus de joie. » Ainsi s’exprimait Lazar Kaganovitch, l’homme des basses besognes du petit Père des peuples. Le costume s’avère spectaculaire !

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