Harcèlement sexuel à l’hôpital: les femmes parlent
Dans un milieu où le secret médical est sacré, l’omerta existe aussi. Des témoins la brisent.
Plusieurs études récentes sonnent l’alerte : 66 % des infirmières britanniques, 76 % des infirmières américaines et 58 % des infirmières japonaises ont fait l’objet de harcèlement. Parmi elles, certaines font état d’allusions déplacées et 41,3 % d’avances sexuelles non désirées. Les agresseurs sont d’abord des médecins, puis des patients et ensuite le personnel infirmier. C’est en chirurgie, en médecine interne, aux urgences et en anesthésie que se déroulent le plus souvent ces abus. En France comme en Belgique, puisqu’il n’existe pas, ou si peu, de chiffres, la matière première repose sur les témoignages des victimes. Dans « Silence sous la blouse », Cécile Andrzejewski lève le voile sur les rouages d’une omerta professionnelle où les agresseurs sont couverts par leurs pairs pour leurs pratiques douteuses, des comportements inappropriés qui commencent dès les années d’université et lors des stages en médecine.