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Albert et Paola fêtent leurs 60 ans de mariage: histoire d’un coup de foudre

Ce 2 juillet, nos anciens Souverains célèbrent leurs noces de diamant. Une incroyable histoire d’amour mouvementée mais qui finit bien. Soirmag retrace cette épopée amoureuse.

Journaliste Temps de lecture: 5 min

Leur histoire aurait pu faire un excellent scénario de film romantique. Un début sublime, un amour passion, un climax de crise conjugale et un final en apothéose. On image les spectateurs, assis confortablement dans une salle de cinéma face au long-métrage qu’est leur vie de couple : larmes garanties avant le générique…

Ce qu’il y a de spécial avec Albert et Paola, c’est que l’union a commencé, une fois n’est pas coutume en monarchie, par un coup de foudre sincère et véritable : aucun arrangement en amont. Le couple est tombé fou amoureux, avant de se laisser piéger, au fil du temps, par les vicissitudes de la vie et les tentations. Une terrible épreuve qui a fait mûrir le couple plutôt que de le faire mourir.

Frappé par la foudre

L’histoire commence alors qu’Albert est en voyage officiel du côté du Vatican pour l’élection papale de 1958. Le prince, âgé alors de 24 ans seulement, est mal connu du peuple belge mais multiplie les déplacements pour soutenir l’agenda chargé de son frère le roi Baudouin. Là, le jeune prince séjourne chez l’ambassadeur belge au Vatican, Prosper Poswick. Lors d’une soirée organisée, Paola Ruffo di Calabria est là. Elle a 21 ans.

« J’ai vu pour la première fois Paola devant un tableau. L’ambassadeur était collectionneur de primitifs flamands et nous admirions sa nouvelle acquisition, une Vierge de Dieric Bouts, quand une adorable créature est venue nous rejoindre. J’ai compris qu’elle parlait français. Je me suis dit que j’aimerais la revoir », racontera le roi Albert en 2014 à Pascal Vrebos lors d’une interview confessions. Paola, elle, n’avait jamais entendu parler de son prétendant mais accepte un restaurant. « Il prenait des spaghettis en entrée, en plat et en dessert ! On s’amusait beaucoup. Et on s’amuse toujours », continuait la reine en 2006 sur la RTBF.

Tempête politique

Albert multiplie les rendez-vous avec la jeune et « dolce » Paola. En évitant soigneusement les paparazzis. Toujours est-il qu’Albert rentre finalement au pays, pour étudier… l’archéologie. Son engouement pour les ruines romaines éveille les soupçons du côté du Palais. Quelques semaines plus tard, le jeune homme présente Paola à la Famille royale dans la station de ski de Saanenmöser, en Suisse. Tout le monde accepte la relation, d’autant que la demoiselle est issue d’une lignée prestigieuse, les Cornelii. Un excellent parti, donc !

En avril 1959, Paola débarque sous le sol belge. L’annonce de leurs fiançailles est officiellement tombée le 13 avril. La presse adore, le peuple belge aussi. Le roi Baudouin déclare même : « Vous êtes le plus beau cadeau fait par l’Italie à la Belgique ». Le mariage doit être célébré par le pape Jean XXIII. Tollé en Belgique, le gouvernement n’est pas mis au courant avant la presse. Le pape lui-même doit prendre la parole pour annoncer que le mariage aurait lieu en Belgique et adresse ses meilleurs vœux aux jeunes époux.

Bénédiction et drache nationale

Le jour du mariage, le 2 juillet 1959, il fait un véritable temps belge : un ciel gris et une inévitable Drache nationale. La foule demeure enthousiaste, prête à braver les éléments pour ne pas perdre une miette de l’heureux événement du jour. 33 ans que les Belges attendaient un mariage royal ! La charmante princesse italienne, beauté irradiante à l’appui, apparaît réellement comme un rayon de soleil réchauffant les vieux os d’une Belgique en mal de rêves.

L’union devant Dieu se déroule à la collégiale Saints-Michel-et-Gudule. Des dizaines de milliers de personnes applaudissent le passage des mariés tout au long du parcours, malgré la pluie. « Tout le monde se souvient du moment où Paola ne put retenir ses larmes lorsque, s’adressant au futur roi Albert II, elle prononça les mots : ‘Je vous prends pour légitime époux’ », écrit Stéphane Lobkowicz dans sa biographie de Baudouin. En fin d’après-midi, le couple s’envole en voyage de noces aux Baléares. Deux semaines plus tard, la jeune mariée tombe enceinte : Philippe naîtra le 15 avril 1960. En 1962 et 1963, Astrid et Laurent complètent le tableau familial.

Les doutes

Puis viennent les soucis : les heures plus sombres et les errements. Pour paraphraser la reine Paola dans l’interview accordée à RTL-TVI, Albert n’a pas eu de mère puisqu’il avait à peine un an quand la reine Astrid est décédée. Il était donc inconsciemment en recherche d’une femme qui puisse quelque part remplir ce rôle. Paola, quant à elle, fut rapidement orpheline de père et attendait de retrouver en son mari un homme fort, une épaule sur laquelle se reposer. Or à l’époque, le prince Albert est un jeune homme peu sûr de lui, assailli par le doute. Bientôt, le couple vit ensemble, mais séparé. Chacun espère trouver ailleurs la personne répondant à ses attentes…

Ces épisodes sont connus de tous. Et ressurgissent d’ailleurs dans l’actualité avec la demande en paternité demandée par Delphine Boël. Le couple a toujours su éviter le divorce, même si l’alternative a été évoquée avec insistance. Mais devant l’intransigeance de l’État qui prévoit la garde exclusive des enfants au père, pour garder sur le territoire des prétendants au Trône, Albert refuse de signer. « À un moment, nous nous sommes retrouvés à nous deux contre nos propres avocats  ! », confiait Albert II. Puis le couple se retrouve et se reconstruit grâce à la religion. Aujourd’hui, Albert et Paola filent des jours heureux et fêtent donc 60 ans de mariage.

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