Connaissez-vous Pussypedia, l’«encyclopédie de la chatte»?
Depuis le début du mois de juillet, un site vous apprend tout et davantage sur le sexe féminin.
Saviez-vous que la nymphoplastie ou l’opération qui consiste à raccourcir les petites lèvres de la vulve, est maintenant l’intervention esthétique qui connaît la croissance la plus rapide au monde chez les adolescentes, malgré le manque de preuves qu’elle soit même sans danger ? Étiez-vous informés du fait que les poires à lavement produisent des vaginoses bactériennes ? Étiez-vous au courant que la poudre de talc augmente les risques de cancer de l’ovaire ; ils sont 1,3 fois plus élevés chez les femmes qui utilisent du talc que chez celles qui n’en utilisent pas. Étiez-vous avertis que les femmes qui se douchent une fois par semaine ou plus ont une vaginose bactérienne 1,17 fois plus souvent que les femmes qui ne se douchent pas ?
Toutes ces informations et bien d’autres sont sur « Pussypedia », « la nouvelle encyclopédie de la chatte » disponible aujourd’hui en anglais et en espagnol. Le site lancé en juillet dernier grâce à un crowfunding mondial – les 18.500 euros sont arrivés d’Amérique, d’Asie comme d’Europe – entend tout vous expliquer sur des sujets aussi variés que les infections sexuelles, la masturbation, le mythe de l’orgasme vaginal, la lubrification vaginale, la ménopause, le sexe et handicap, les douleurs pendant les rapports, les règles, la reproduction, le choix d’un sextoy, la contraception, les œufs de yoni, le papillomavirus…
Articles, vidéos, podcasts signés par 200 spécialistes
Les informations rassemblées par catégories sont données sous formes d’articles, BD, podcasts, films d’animation mais quels que soient leurs formats, les infos sont toutes aussi accessibles qu’exactes et précises. Elles sont signées par quelque 200 professionnels et associations du monde scientifique et médical dans un esprit qui se veut critique, prenant distance par rapport à notre héritage culturel patriarcal et aux firmes qui vendent des produits qui nuisent souvent aux corps des femmes. Pussypedia a comme slogan : « Knowledge is power », « La connaissance est un pouvoir » car comme il est expliqué « L’ignorance et la honte nous privent de notre pouvoir sur notre corps, de notre capacité à expérimenter le plaisir sexuel et, trop souvent, de notre estime de soi. »
Ce sont trois jeunes femmes qui ont lancé ce nouveau site, la journaliste américaine Zoe Mendelson, 27 ans, l’artiste Maria Conejo, 30 ans qui s’est chargée des illustrations et leur amie Jaquelyn Jahn, doctorante en médecine à Harvard qui se charge de vérifier les faits publiés. Ces trois amies se sont associées à Michael Yap, concepteur et développeur et Waverly Mandel et Joseph Thomas pour la construction du site.
Un nom racoleur pour un contenu scientifique
Mais pourquoi un nom aussi racoleur pour un site aussi sérieux, demanderez-vous ? Ce terme de « pussy » est peu flatteur ; n’est pas celui que ce cher Donald Trump avait utilisé pour dire que c’est par là qu’il fallait attraper les femmes ?
La dream team de Pussypedia s’explique :
« Nous proposons une nouvelle utilisation du terme incluant le sexe et les organes, qui signifie « une combinaison de vagin, vulve, clitoris, utérus, vessie, rectum, anus et qui connaît peut-être des testicules ».Nous reprenons « chatte ». Parce que nous aimons ça. Le mot « vagin » vient du mot latin « porteur d’épée ». Nous ne sommes pas déçus par l’idée que les vagins existent en tant qu’objets de service pour les pénis. En outre, « vagin » se réfère uniquement au canal. Lorsque nous nous référons à ce canal, nous l’appelons encore un « vagin ». Si nous appelons tout cela un « vagin », nous ignorons un tas d’autres éléments importants, y compris tout ce que vous voyez à l’extérieur et le clitoris qui est composé des mêmes tissus qu’un pénis, de la même taille et responsables de nos orgasmes. (Nous souhaiterions ne pas avoir à nous référer aux pénis pour souligner l’importance des clitoris !) Si nous appelons cela une « vulve », nous ignorons le vagin et tout ce qui se trouve à l’intérieur. Donc, nous utilisons « chatte » pour désigner le tout.
https ://www.pussypedia.net/