Fabrice Murgie s’est rendu sur place et raconte ce paradis empoisonné
Fabrice Murgia, vous avez tenu à vous documenter sur place : était-ce difficile d’aller jusque-là ?
Oui, d’abord parce que nous n’avions aucune expérience de tourner en Russie. Il est interdit d’interviewer les gens là-bas. On sait qu’on est suivis dès qu’on arrive dans une zone comme celle-là. Elle n’a rien de touristique et nous avons dû nous montrer vigilants. On n’a pas essayé d’entrer dans cette ville fermée. Une équipe d’un documentaire allemande prétend y être allée mais je ne crois pas que ce soit possible. Ils ont sans doute dû faire entrer des caméras. On s’est plutôt intéressé aux personnes qui sont les victimes collatérales. Elles ne savent pas précisément la nature de l’accident et elles luttent pour une indemnisation contre ce qu’elles appellent « la maladie de la rivière ». On a filmé avec nos téléphones portables, discrètement.