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Virus mortels: le danger des animaux exotiques

La Chine est en première ligne mais la Belgique est également menacée, révèle le WWF. Des tonnes de viande de brousse arrivent à Bruxelles…

Rédacteur en chef Temps de lecture: 3 min

Avec plus de 360 morts en tout début de semaine, le bilan du coronavirus en Chine dépassait déjà celui du Sras (le syndrome respiratoire aigu sévère avait fait 349 victimes en Chine en 2002-2003). La très grande majorité des contaminations sont à déplorer à Wuhan et dans sa province, le Hubei, rapporte l’AFP. Face à un système hospitalier débordé, la ville a accueilli lundi les premiers malades dans un hôpital construit dans le délai record de dix jours. Un autre hôpital encore plus grand (1.600 lits) est également en construction dans la ville. Les ressortissants étrangers vivant à Wuhan ont été largement rapatriés. Ainsi, douze Belges ont été emmenés à l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, où ils passeront une période de quarantaine.

Chauve-souris et civettes

L’origine du coronavirus reste encore imprécise. Mais les responsables de l’Organisation mondiale de la santé, cités par la BBC, estiment que la source principale est très probablement constituée par les chauves-souris, réservoir naturel déjà bien connu de virus en tous genres. Les experts pensent que le coronavirus a pu migrer de la chauve-souris vers un autre animal, qui n’a pas encore été identifié (civette, chien viverrin, serpent ?), avant d’infecter les humains. L’apparition des premiers cas aux alentours du marché Huanan, à Wuhan, réputé pour vendre plus d’une centaine d’espèces de bêtes sauvages et exotiques, destinées à l’alimentation des populations locales, serait tout sauf un hasard.

« La Chine a traditionnellement un énorme appétit pour les produits de la faune sauvage (appelés « saveurs sauvages »). Certains animaux sont consommés pour leur goût, comme un mets délicat, tandis que d’autres sont consommés comme médecine traditionnelle. Les restaurants de plusieurs régions de Chine sont connus pour servir des plats comme la soupe de chauve-souris (avec la chauve-souris entière à l’intérieur), la soupe faite avec des testicules de tigre ou des parties du corps de la civette de palmier. Le cobra frit, la patte d’ours braisée, le vin fait d’os de tigre figurent également au menu des restaurants de gamme supérieure », explique la BBC. Les marchés aux animaux sauvages abritent aussi des rats, des chats, des chiens, des serpents et de nombreuses espèces d’oiseaux, y compris en danger d’extinction ! Ces animaux sont vendus le plus souvent vivants, ce qui multiplie le risque de contamination.

Quelques jours après le déclenchement de l’alerte au coronavirus, le gouvernement chinois a décidé d’interdire temporairement la vente d’animaux sauvages sur les marchés, dans les restaurants et sur internet. Une décision saluée par le WWF (Fonds mondial pour la nature) : « L’émergence et la propagation du coronavirus, ainsi que du Sras et d’autres virus apparus ces dernières années, soulignent la nécessité d’entreprendre des actions urgentes et de faire prendre conscience des menaces potentielles que pose le commerce illégal et non réglementé d’animaux et de plantes sauvages sur la santé humaine ». Le WWF estime dans la foulée que la Belgique est également menacée par ce risque sanitaire : « 44.400 kg de viande de brousse arrivent chaque année à Brussels Airport », révèle le Fonds. Cette viande braconnée arrive majoritairement d’Afrique. L’avertissement du WWF est clair : « Si nous ne mettons pas fin définitivement au braconnage et au commerce illégal d’espèces sauvages, il y aura toujours une menace de pandémies dans le futur. »

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