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Photos de pénis et autres jeux sexuels virtuels: 53% des jeunes hommes concernés!

La France est secouée par le scandale Benjamin Griveaux. Pourtant les jeux sexuels virtuels sont loin d’être exceptionnels, comme le montre une enquête Ifop menée en ce mois de février.

Journaliste Temps de lecture: 6 min

Rien ne reste plus privé. Benjamin Griveaux vient de l’apprendre à ses dépens, lui qui a vu un moment intime ludique offert à tous et dieu sait s’ils ont été nombreux ceux et celles qui ont été sur le site de « pornopolitique » pour voir le sexe en érection du candidat à la mairie. Avant de fermer son site, l’artiste russe Piotr Pavlenski a montré le compteur des visites tournant à plein régime. On estime que pas moins de 4 millions de personnes auraient vu un morceau de la vidéo montrant les organes sexuels attribués à l’ancien secrétaire d’État…

Benjamin Griveaux a jugé pertinent de se retirer de la course à la mairie de Paris. Pourtant sa vidéo n’a rien d’exceptionnel ! Comme le montre l’enquête réalisée par l’Ifop (1) pour CAM4 et la rédaction de Hot Vidéo, la pratique des jeux sexuels virtuels n’est pas rare. Bien au contraire. L’envoi de « dick pic », photos de pénis comme le revenge porn ont pris de l’ampleur ces dernières années avec la généralisation de l’usage des smartphones et d’applications (Snapchat, AirDrop…) favorisant l’échange d’images personnelles à caractère sexuel.

53 % des hommes de moins de 30 ans ont pratiqué ce genre de jeux sexuels

Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1.000 Français, cette enquête montre notamment que les jeux sexuels virtuels auxquels se serait livré celui qui était alors porte-parole du gouvernement sont loin d’être exceptionnels pour les hommes de sa génération et que la crainte d’être à son tour victime de ce genre de cyberviolence sexuelle s’est emparée de la majorité de ceux qui se sont déjà adonnés à une forme de « sexting » ou de « sextape ».

Si l’excitation entre partenaires via SMS, photos, vidéos ou webcam est une pratique minoritaire chez l’ensemble des Français (22 %), elle s’avère beaucoup plus courante chez les jeunes de moins de 30 ans (46 %) et notamment chez les hommes de cette génération où ce genre de jeux sexuels est une pratique majoritaire (53 %). Il faut dire qu’en une demi-douzaine d’années, la proportion d’adeptes de ce genre de sexualité virtuelle a littéralement explosé chez les plus jeunes : 44 % des jeunes de moins de 25 ans déclarent s’être déjà excités virtuellement avec un partenaire, soit quatre fois plus que ce que l’Ifop pouvait observer en 2014 (10 %).

35 % des moins de 30 ans ont envoyé une image d’eux à connotation sexuelle

Parmi ces jeux virtuels, la diffusion d’images intimes auquel se serait adonné le candidat macroniste constitue elle aussi une pratique avant tout en vogue chez les jeunes : 35 % des moins de 30 ans, contre 16 % chez l’ensemble des Français, ont déjà envoyé à quelqu’un une image d’eux à connotation sexuelle (photo, vidéo, live via webcam).

Mais parmi ces pratiques à risque, l’envoi de photos ou de vidéos de soi-même nu ou dénudé (« nude ») s’avère beaucoup plus répandue (30 % chez les moins de 30 ans) que celle à laquelle se serait livré Benjamin Griveaux, à savoir la diffusion de photo de son sexe (« dick pic » ») sous forme de photo (15 %) ou de live via webcam (11 %).

9 % ont envoyé une photo de leur sexe

Chez l’ensemble de la population, la diffusion de « dick pic » (photos de son sexe) au sens strict reste en revanche une pratique marginale (9 %), à forte dominante masculine (13 % des hommes s’y sont adonnés contre 5 % des femmes) et homosexuelle (38 % chez les gays et les bis).

De même, l’exhibition sexuelle devant une webcam attribuée à cet ex strauss-kahnien reste une pratique confidentielle : seuls 7 % des Français ont déjà exhibé leurs organes sexuels devant une webcam.

Le « revenge porn » effraye une grande partie des jeunes

Dans ce contexte, la crainte d’être à son tour victime de ce genre de cyberviolence sexuelle s’est emparée d’une grande partie des jeunes et, plus largement, de ceux qui se sont déjà adonnés à une forme de « sexting » ou de « sextape ».

Ainsi, un jeune sur deux de moins de 25 ans (46 %) admet avoir peur d’être victime un jour de revenge porn (30 %) sur Internet ou les réseaux sociaux et cette crainte est naturellement plus forte dans les rangs des Français ayant déjà envoyé la photo de leur sexe à quelqu’un : 53 % des personnes ayant déjà envoyé un nude, un dick pic ou ayant exhibé leur sexe devant une webcam craignent de voir un jour publier une image d’eux à caractère sexuel sans leur consentement.

4 % ont contribué à la diffusion non consentie de vidéos et photos sexuelles

Rares sont toutefois les Français à admettre s’être déjà livrés à cette pratique qui consiste à publier une image ou une vidéo à caractère sexuel d’une personne sans son consentement : 4 % des Français âgés de 18 à 69 ans avouent avoir déjà contribué à la diffusion non consentie de vidéos et photos à caractère sexuel, soit une proportion qui a doublé en une demi-douzaine d’années (2 % en 2014). Et cette pratique – vivement condamnée par la loi – reste toujours une pratique essentiellement masculine chez l’ensemble des Français (5 % des hommes, contre 1 % des femmes) comme chez les jeunes de moins de 25 ans (8 % des garçons, contre 3 % des filles).

57 % des Français approuvent le retrait de Benjamin Griveaux

Mais l’enquête menée par l’Ifop permet aussi de connaître la réaction de s Français au retrait de la candidature de Benjamin Griveaux comme tête de liste de la République en Marche aux élections municipales à Paris. Son attitude est soutenue par une majorité des Français (57 %), y compris chez les sympathisants de son propre parti (51 % chez les sympathisants de la LaRem). Mais c’est surtout une logique politique qui semble pousser à son retrait dans la mesure où c’est dans les électorats les plus « anti-système » que l’on trouve le plus de personnes favorables à son retrait (66 % des sympathisants RN et 62 % des sympathisants LFI approuvent son retrait contre).

Ce retrait signifie-t-il un retour de l’ordre moral ? Une forme de puritanisme à l’anglo-saxonne reposant sur une exigence de transparence et de concordance entre sa vie publique et sa vie privée ? « Il est difficile de l’affirmer mais au regard des résultats de cette enquête, force est de constater que le retrait de Benjamin Griveaux n’est pas plus soutenu par les personnes sous l’influence morale religieuse (55 % chez les catholiques pratiquants) que chez ceux qui en sont totalement détachés (ex : 57 % chez les athées). De même, son retrait est approuvé par une majorité de Français dans des catégories les plus libérales sexuellement comme peuvent l’être les personnes ayant déjà envoyé une image d’elles dénudées (52 %) ou celles affirmant une part d’homosexualité (51 %), signe que le jugement des Français sur cette affaire semble plus de nature politique que morale », explique François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualité.

(1) Étude Ifop pour CAM4 et Hot Vidéo réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 février 2020 auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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