Avec «La Bonne du curé», Annie Cordy vend deux millions de 45 tours
En sortant, la chanson a mis le feu au hit-parade
Que va retenir la mémoire populaire d’Annie Cordy ? Une forme de tendresse et de pudeur, l’image d’un être tourné vers les autres, un talent monté sur ressorts, mais d’abord et avant tout des chansons qui font youp la boum tralala ! Dans ce grenier foldingue, on peut glisser « Frida Oum papa » en 1975, « Tata Yoyo » en 1981, « Cho ka ka o » en 1985. Elle-même se qualifie de « Popov en jupons », une Hello Dolly à la française qui dynamite l’ennui. Annie Cordy, rompue à toutes les situations – à savoir les podiums des radios périphériques, les fêtes de la bière, les soirées sous chapiteau dans la France profonde – n’a peur de rien et peut tout assumer. Elle se met au service de ses personnages. Elle assume le ridicule, la parodie, elle force même le trait et s’en délecte. En 1974, en pleine vague disco, elle sort un titre… dont sa firme de disques ne voulait pas, peu sensible à son style humoristique. CBS renâcle, Bruno résiste.