Roger Raveel sort de l’ombre
Il est l’un des grands peintres flamands de l’après-guerre. Et pourtant, on le connaît peu. Il aurait eu 100 ans en 2021, l’occasion toute trouvée d’une emballante rétrospective.
Il est temps de redécouvrir Roger Raveel, ce peintre oublié qui n’est adulé qu’en Flandre et aux Pays-Bas. Il en vaut la peine. L’exposition, balade à travers 150 de ses œuvres, nous donne à voir plus que son talent, une singularité, une présence à mi-chemin entre figuration et abstraction. L’homme ne s’est guère éloigné de sa commune de Machelen-sur-Lys (où un musée lui est dédié) tout au long de sa vie. Raveel peint sa maison, son jardin, son épouse Zulma. « Il envoie un message au monde artistique “globish” , considère Franz Wilhelm Kaiser, commissaire de l’exposition. Il oppose le réalisme à l’abstraction devenue en vogue après guerre. » Dans les années 50, il reste dans son village mais n’ignore rien des courants qui agitent la peinture. Il nourrit son provincialisme, n’a rien de flamboyant ni de révolutionnaire, mais, au vu de ce qui est montré à Bruxelles, il maîtrise son œuvre, dans un genre tranquille novateur.