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BD: tout Gaston Lagaffe

« Soir mag » vous propose le recueil intégral des gags du plus célèbre employé de bureau de l’histoire de la bande dessinée. L’occasion d’en apprendre plus sur ce personnage emblématique créé par Franquin et sur la manière dont ce dernier le dessinait.

Rédacteur en chef Temps de lecture: 4 min

Gaston Lagaffe est présent chaque semaine, depuis des années, dans votre « Soir mag ». Il était temps de lui rendre hommage en proposant, dans notre boutique en ligne, l’intégrale de ses gags. Le livre, une brique de quasi 1.000 pages, est un collector, quasi introuvable dans le commerce. Il reprend toutes les aventures de Gaston parues, y compris ses toutes premières apparitions dans « Le Journal de Spirou » en 1957. Un ouvrage de référence pour tous les amateurs d’un des plus attachants personnages de Franquin. Toutes les informations pour acquérir ce recueil sont détaillées dans le magazine.

On l’a dit, Gaston Lagaffe débarque dans « Le Journal de Spirou » le 28 février 1957. Il est l’œuvre du Belge André Franquin. À cette époque, Franquin a repris le personnage de Spirou depuis 10 ans, en lui ajoutant une foule de comparses, du comte de Champignac à Zorglub en passant par le Marsupilami… Et c’est dans « Le Journal de Spirou », fondé par l’éditeur Jean Dupuis en 1938, que Franquin va installer progressivement un autre héros, Gaston Lagaffe. Un personnage maladroit et fainéant, bref un anti-héros (ce qui ne plaît d’ailleurs pas, au départ, à l’éditeur Dupuis). Avant d’avoir ses propres pages de gags, Gaston Lagaffe commence par parasiter quelques rubriques, sabotant le journal avec ses gaffes, présentées sous forme de petits dessins entourés de traces de pas. Le succès sera au rendez-vous. Un premier album paraît en 1960.

En 1967, Franquin arrête la série « Spirou et Fantasio » pour se consacrer pleinement à Gaston (et à d’autres projets comme ses fabuleuses « Idées noires »). Après une longue absence dans les années 80, il dessinera encore Gaston au milieu des années 90, pour la sortie, en 1996, du quinzième et dernier album, au succès immense : 650.000 exemplaires écoulés en un mois et demi. Franquin décédera quelques mois plus tard, le 5 janvier 1997. Gaston a disparu avec lui, même si ses gags restent éternels, publiés et republiés depuis plus de 60 ans.

Voici en photo l’original du tout premier dessin de Gaston Lagaffe paru dans « Le Journal de Spirou». C’était le numéro du 28 février 1957
Voici en photo l’original du tout premier dessin de Gaston Lagaffe paru dans « Le Journal de Spirou». C’était le numéro du 28 février 1957 - Belgaimage

Un travail patient à l’ancienne

Travailleur assidu, Franquin avait expliqué comment il dessinait Gaston, à l’ancienne évidemment, loin des palettes graphiques d’aujourd’hui. Voici son récit de travail, tiré de l’excellent site officiel www.gastonlagaffe.com. Franquin détaille les six étapes de son dessin, du crayonné à la mise en couleur. Le crayonné, explique-t-il, est « la mise en page du personnage et des principaux éléments du décor dans l’image. Cependant, si je bute sur l’attitude ou l’expression d’un personnage, il peut m’arriver de procéder à quelques dessins préparatoires sur une feuille volante. » Suit la mise en place des cases sur la planche et « le tracé des portées qui m’empêcheront d’écrire les textes de travers ». Au troisième stade, Franquin reprend le crayonné et le pousse plus à fond : « Je fixe ainsi une expression que je trouve amusante et que je ne veux pas perdre en route. Les décors, eux aussi, sont retravaillés et je recherche, s’il le faut, la documentation qui me servira à dessiner tel ou tel objet. »

La quatrième étape est la mise à l’encre, redoutée. « La mise à l’encre est la partie que, généralement, les dessinateurs craignent le plus. L’encrage peut transformer un crayonné dynamique en un dessin plat et sans vie. Pourtant, encrer m’amuse beaucoup, cela me permet de dessiner une seconde fois ma planche. Quel plaisir que de refaire une grimace rigolote. » Suit la mise au propre : « Pas de mystère, vous prenez une gomme et vous frottez. Je retouche parfois, je gouache une petite tache ou un trait de trop. Il m’arrive même, si le papier le permet, de faire disparaître un personnage à l’aide d’une lame de rasoir et de le redessiner ensuite. » Enfin, la dernière étape est celle de la mise en couleur. Avec une technique étonnante : « Je pose sur ma planche un film lisse d’un côté et mat de l’autre. Ensuite, à l’aide de crayons de couleur très aiguisés, je colorie très minutieusement sur le côté mat du film. Puis j’envoie le tout à Leonardo Vittorio, le coloriste des éditions Dupuis, qui, grâce à un système breveté, reproduit mes couleurs au format de parution. » Précieuse incursion dans le monde de Franquin l’artisan.

Pour voir le résultat final de toutes ces années de production, vous savez désormais où vous procurez l’intégrale de Gaston Lagaffe et de ses comparses croquignolesques, de son amoureuse à lunettes Mademoiselle Jeanne à Monsieur De Mesmaeker, l’homme aux contrats jamais signés. Un régal !

Le recueil intégral est à retrouver dans la boutique en ligne du Soirmag.

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