«Les gens sont en état de survie»
Lesya, Vitalii et le petit David ont trouvé refuge en Belgique. Traumatisée, la famille tente de se reconstruire.
Un enfant de deux ans somnole dans l’obscurité de la chambre à coucher. Une valise ouverte est posée au pied du lit, elle attend d’être rangée. Lesya et Vitalii viennent à peine de prendre leur quartier dans cet appartement bruxellois, prêté « le temps qu’il faudra » par un citoyen bruxellois « bouleversé » par l’invasion russe démarrée le 24 février. Ce jour-là, le couple ukrainien a mis une petite heure pour plier bagage et quitter Tchernivtsi, ville proche de la frontière roumaine : une valise bourrée d’affaires chaudes et de documents officiels. Pas de place pour les photos souvenirs et le superflu. S’ils ont fui leur pays, comme des centaines de milliers d’Ukrainiens, c’est avant tout pour que le petit David puisse grandir avec deux parents en vie. « Nous n’avions pas d’autres alternatives », résume Lesya dans un anglais téméraire.