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«Invisible man»: la pire horreur? Celle qu’on ne voit pas

« Invisible man », 21h10, TF1 - Deux étoiles

Journaliste Temps de lecture: 3 min

Drôle de couple que celui formé par Cecilia et Adrian ! Il est tyrannique et parfois violent, ce que lui autorise, à ses yeux, sa posture de spécialiste en optique gagnant allègrement sa vie. Elle est désabusée et ne sait plus quoi faire, sauf prendre le large. Et c’est ce qu’elle décide de faire brutalement et nuitamment, avec l’aide de sa sœur. Deux semaines se passent, mais la dame reste sur le qui-vive, surtout quand elle apprend que son ex s’est donné la mort, suite semble-t-il à son départ. Fin de l’affaire ? Absolument pas ! Cecilia sent une présence mystérieuse autour d’elle. Adrian est-il vraiment mort ou est-il tout simplement devenu… invisible ? Cet « Homme invisible » en version québécoise n’est autre qu’une énième… réincarnation du fameux « Invisible Man » de H.G. Wells.

Ce roman était paru en 1897 sous la plume de l’illustre auteur de « La guerre des mondes », « L’île du docteur Moreau » et « La machine à explorer le temps », tous adaptés à l’écran avec succès, en particulier pour le dernier cité. Quant à « The Invisible Man », il semble constituer un filon inépuisable si on s’en réfère aux multiples adaptations et réinterprétations. Le premier film au titre éponyme fut celui de l’Anglais James Whale en 1933, avec son compatriote Claude Rains et la Californienne Gloria Stuart. Et alors que les inénarrables Abbott et Costello ont joué les « Deux nigauds contre l’homme invisible » pour les beaux yeux de Nancy Guild en 1951, Paul Verhoeven a imposé le retour au sérieux – c’est une image – avec son « Hollow Man » joué par Kevin Bacon et Elisabeth Shue.

C’était en 2000, soit peu avant l’apparition du personnage dans « La Ligue des gentlemen extraordinaires ». Au total, une trentaine de séries et de films. Le dernier en date, celui de cette soirée dominicale sur TF1, est signé Leigh Whannell, scénariste australien auquel on doit les scripts des sagas « Saw » et « Insidious ». L’intéressé s’est essayé une première fois en réalisant lui-même le « Chapitre 3 » de la seconde saga précitée, avant un « Upgrade » plus confidentiel entièrement produit dans son pays natal. En tête de distribution dans son troisième et dernier film à ce jour, c’est Elisabeth Moss qui incarne avec une conviction hallucinante la victime, alors que le rôle ingrat est tenu par Oliver Jackson-Cohen, acteur franco-britannique qu’on avait notamment vu dans « L’ombre du mal » de l’Australien James McTeigue, d’après « The Raven » d’un certain Edgar Allan Poe. Il faut croire que les bons films du genre sont devenus un label au pays des kangourous. Voilà en tout cas un excellent thriller d’ambiance dont le caractère horrifique est majoritairement suggéré, ce qui est normal puisqu’il est par définition… invisible. Pour un budget pour le moins serré de 7 millions de dollars, le titre en a rapporté plus de 130, malgré sa sortie fin février 2020, quelques jours avant la fermeture des salles… obscures. Vous avez dit « porte-bonheur » ?

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