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John Dalton, le professeur aux yeux défaillants

Ces inconnus célèbres (19).

Temps de lecture: 3 min

Le célèbre John Dalton ! Celui qui donna son nom au daltonisme, cette anomalie de la vision. À ne surtout pas confondre avec les frères homonymes, Robert, Gratton, William et Emmett Dalton, les hors-la-loi de l’Ouest américain. Ces derniers, ridiculisés par le crayon et la plume de Morris et Goscinny, ont sévi dans les années 1890, pillant sans vergogne convois et trains de marchandises. Or celui qui nous intéresse aujourd’hui est né 130 ans avant ces bandits, de l’autre côté du globe et, surtout, John Dalton était un enfant de chœur…

C’est le cas de le dire ! Né dans le comté de Cumberland, en Angleterre, en 1766, John provient d’une famille croyante : ses parents sont des quakers, ils appartiennent à la Société religieuse des Amis. Il s’agit de dissidents de l’Église anglicane. Le terme « quaker » se traduit par « trembleur » et fait référence aux tremblements de ferveur du principal fondateur du mouvement, George Fox.

Obéissant et travailleur, le jeune Dalton s’épanouit dans cette éducation stricte et religieuse. Très vite, il se passionne pour les mathématiques et la physique, encouragé par son père et l’un de ses professeurs de l’école quaker. La qualité de John Dalton ? Il est passionné, sans être dévoré par l’ambition. C’est ainsi qu’il fait son petit bonhomme de chemin, tout d’abord professeur de mathématiques et de philosophie à Manchester, ensuite il enseigne la chimie. Lentement mais sûrement, il étudie et se perfectionne, jusqu’à fonder son propre laboratoire. Vous remarquerez que l’Anglais ne compte pas dans ses spécialisations la médecine, et encore moins l’ophtalmologie. Comment ce professeur méticuleux en est-il arrivé à donner son nom à cette défaillance oculaire qui affecte la perception des couleurs ?

En rouge et vert

Tout simplement parce que lui-même était… daltonien ! L’événement qui lui a mis la puce à l’oreille est plutôt anodin : une question de choix de vêtement. En effet, alors qu’il assiste à de nombreuses cérémonies universitaires, il se rend compte de sa difficulté à choisir la couleur de toge correspondant au protocole. Ses collègues, eux, n’hésitent pas une seconde. Il découvre alors que sa vision n’est pas la même que celle des autres. Son frère, cependant, semble avoir la même déficience, que Dalton observe principalement dans leur perception du rouge et du vert. Le scientifique en déduit que le gène est héréditaire et entame une étude plus approfondie pour comprendre cette vision si particulière.

En parallèle, John Dalton étudie la météorologie et ne cesse de surprendre le monde scientifique par ses découvertes et ses rapports pertinents et constructifs. Un passionné… même après la mort ! En effet, en 1844, Dalton décède et son testament confirme sa dernière volonté, peu commune : il désire qu’on réalise une autopsie de son œil afin de corroborer ses observations. Et Dalton avait… raison ! Ce prélèvement oculaire est conservé précieusement et, deux siècles plus tard, en 1995, une équipe analyse à l’aide de la technologie moderne l’œil de Dalton, confirmant ce que ce brillant scientifique avait expliqué de son vivant. Dommage que le principal intéressé n’en ait rien su ou plutôt… vu !

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