Le western? Un genre devenu cinéphilique

Il y a plus d’un demi-siècle déjà qu’on prédit la mort définitive du western, « genre désuet par excellence », « définitivement arrimé à l’âge d’or hollywoodien révolu depuis belle lurette », avec son « style simpliste » et sa « psychologie manichéenne »… On aura tout entendu, même le pire sur ce qui fut à une certaine époque un genre très prisé par le public US, puis largement adopté en Europe. Si son apogée – situé dans les « fifties » – paraît certes lointain, le western semble avoir conquis une double place presque inattendue dans le paysage du cinéma contemporain, avec la redécouverte de son potentiel cinéphilique et l’émergence d’œuvres certes rares mais de très grande qualité. Au début des années soixante, John Ford, grand spécialiste du western, annonçait lui-même la fin du genre avec « L’homme qui tua Liberty Valance » et cette fameuse phrase aux lèvres de John Wayne : « Si la légende vaut mieux que la réalité, imprimez-là ! » La fin d’une époque à l’écran.