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«Dune», le film phénomène

C’est « le » blockbuster le plus attendu de l’année. La superproduction de Denis Villeneuve nous ramène à Arrakis pour une lutte sans pitié. Avec un numéro 3 dans les cartons !

Temps de lecture: 6 min

Sentez-vous le sol trembler ? Les vers de sable géants de la planète Arrakis s’apprêtent à gronder dans « Dune : deuxième partie », le blockbuster de tous les superlatifs. Le jeune Paul Atréides (Timothée Chalamet) va-t-il se faire une place au sein des Fremen, le peuple colonisé par un empire sans pitié ? Denis Villeneuve et son casting débordant de vedettes se sont rassemblés pour nous mettre l’eau à la bouche.

Un roman « inadaptable »

À la base, le célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert dont George Lucas se serait partiellement inspiré pour sa « Guerre des étoiles ». Réputé « inadaptable » au cinéma après le projet avorté d’Alejandro Jodorowksy et un film désavoué par son réalisateur David Lynch, la saga a finalement pris forme avec force et élégance sous le commandement de Denis Villeneuve, le cinéaste québécois, magicien surdoué de la pellicule qui s’était fait un nom en 2010 avec le thriller intime et politique « Incendies ». Il est depuis devenu la nouvelle coqueluche du « blockbuster intello » à Hollywood avec des réalisations aussi emblématiques que « Sicario », « Arrival » ou « Blade Runner 2049 ».

Denis Villeneuve.
Denis Villeneuve. - BelgaImage

Un pari risqué, mais impossible n’est pas Villeneuve, surtout après le succès du premier chapitre : « Je n’ai jamais vraiment quitté le monde d’Arrakis. Je suis directement passé de la première partie à la préproduction de la seconde. Ça renforce mon sentiment qu’il ne s’agit pas d’une suite mais d’un deuxième volet, que j’ai voulu présenter aux spectateurs le plus vite possible. Mais il y a des différences. C’est assez commun pour un cinéaste de voir un paquet d’erreurs dans son film précédent. Avec « Dune », c’est la première fois que j’ai eu l’occasion de saisir une deuxième chance en plein vol. De revisiter l’univers que j’avais créé, mais en mieux. C’était mon ambition en tout cas. »

Un casting de rêve

Ne laissant rien au hasard, le Québécois avait convoqué une véritable armée de célébrités pour composer son casting. Fidèles au poste, les étoiles se sont encore alignées devant lui. En tête de file, l’idole des jeunes, Timothée Chalamet, reprend le rôle de Paul Atréides, tout en changeant de partition : « Dans le premier, Paul est un jeune homme privilégié, le fils d’un duc vivant littéralement dans une enceinte royale. Après le massacre de ses proches et la tragédie personnelle qu’il a endurée, il était évident qu’il allait grandir et revenir changé. Je pense que cette fois-ci, on voit l’homme qu’il est destiné à devenir, même si ce n’est pas l’homme qu’il aimerait être. Il dépasse sa peur de l’amour, tout comme ses doutes quant à la place qu’il mérite au sein de la nation des Fremen, menée par Javier Bardem et dont Zendaya fait partie. Le premier film posait les fondations de l’histoire, et le public peut s’attendre à beaucoup d’action dans celui-ci. Comme dirait Denis, ça devient épique ! »

Timothée Chalamet.
Timothée Chalamet. - Courtesy Warner Bros

Épique mais aussi mystique puisque l’enjeu central du film consiste à déterminer si Paul est l’élu d’une prophétie Fremen annonçant un sauveur pour leur peuple occupé par l’Empire. À l’instar de « Matrix » et « Harry Potter », chacun des personnages aura son propre avis sur la question, dont Chani, jouée par la charismatique Zendaya (« Euphoria », « Spider-Man ») : « Elle ne croit pas en lui comme les autres Fremen. Elle regarde le développement de cette foi avec prudence, au point d’avoir du mal à se laisser aller à l’amour qu’elle ressent pour Paul. Disons que le timing de leurs sentiments n’est pas idéal (rires). Le statut qu’il acquiert en tant que Messie cause une douleur bien réelle à Chani. Et quand elle finit par baisser sa garde, ses sentiments sont d’autant plus chargés. Son amour a d’autant plus de poids et de sens. Elle croit en la personne qu’elle a rencontrée, mais pas à la prophétie qui agite tout le monde autour d’elle. »

Des scènes d’action époustouflantes

À l’inverse, la mère de Paul, jouée par l’actrice suédoise Rebecca Ferguson (vue dans les trois derniers volets de « Mission : Impossible »), se réjouit de voir son fils adulé. Son personnage énigmatique révèle ainsi toute la dimension politique des livres de Frank Herbert : « On me demande sans cesse si Jessica est bonne ou mauvaise, mais je ne la regarde pas sous cet angle-là. Elle a une croyance, et avec celle-ci vient la possibilité du fondamentalisme. Jessica croit tellement en ce qu’elle a créé en tant que mère, en tant que membre de l’organisation matriarcale des Bene Gesserit, et en tant que nouvelle figure spirituelle des Fremen, que rien ne peut la dérouter. Croit-elle vraiment en ce qu’elle prêche ? Je ne sais pas… Et c’est ce qui la rend encore plus fascinante. Surtout quand on pense aux effets cathartiques que ses actions ont sur une population entière. Elle participe à la grande Histoire. »

Les impitoyables vers de sable géants.
Les impitoyables vers de sable géants. - Courtesy Warner Bros

Si la dimension politique de « Dune » atteint de nouveaux sommets, Villeneuve a veillé à ce que l’action ne soit pas en reste. Il en veut pour preuve la scène la plus attendue des fans du livre comme du premier film : « La scène de glissade sur les vers de sable géants est, de loin, la séquence la plus compliquée que j’aie jamais réalisée. Je voulais que ce soit viscéral, dangereux et rapide. Notez que la technique pour conduire ces vers géants n’est pas détaillée dans le livre. On sait juste qu’ils sont attirés par le rythme des cogneurs placés par les Fremen dans le sable. Il a fallu inventer le reste. Et montrer au passage que Paul est à la fois un débutant et un élève surdoué. » Encore ébahi par la technique déployée, Timothée Chalamet confirme : « J’ai envie de chanter les louanges de Denis parce que, pour moi aussi, c’était la séquence la plus compliquée de ma carrière d’acteur. Sans trop en dévoiler sur sa fabrication, je peux vous dire qu’il y avait une plateforme industrielle sur le plateau, qu’on m’a soufflé des tonnes de sable en pleine face, et que c’était une expérience aussi violente que ce qu’on voit à l’écran ! »

Un numéro 3 en projet !

Au milieu de tous ces revenants, parmi lesquels on retrouve également Javier Bardem, Charlotte Rampling, Josh Brolin, Stellan Skarsgard et Dave Bautista, se cache une petite nouvelle. L’actrice française Léa Seydoux, habituée aux grosses productions anglo-saxonnes, s’amuse du mystère entourant son rôle de Lady Margot : « On ne sait pas grand-chose à son propos. Je la vois comme une femme avec une mission très claire en tête. Une sorte d’agent secret se laissant attirer par sa cible, tout en gardant le contrôle de la situation. Peut-être en apprendra-t-on plus sur elle dans le troisième film. » Troisième, le mot est lâché ! En attendant la grande conclusion, préparez-vous déjà à une vague de sable sans précédent.

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