Patrick Hernandez: «Je ne considérais pas le disco comme de la musique»
45 ans après le succès de « Born To Be Alive », le chanteur revient sur l’histoire de ce titre devenu un tube.
Patrick, les gens ignorent que votre tube doit beaucoup à la Belgique…
Toute l’équipe est belge sauf moi ! (Rire) On a enregistré au studio de Marc Aryan, à Ohain. Les musiciens sont belges, ainsi que le producteur Jean Vanloo et l’arrangeur Guy Delo. On avait même fait la première maquette dans le studio d’Adamo, à Jemappes.
Vous aimiez la musique disco ?
Non, je considérais le disco comme un pur produit commercial, pas comme de la musique. C’était trop répétitif. Jean Vanloo a tout de même réussi à me convaincre de transformer en disco le titre écrit cinq ans plus tôt. À l’écoute de la maquette, il a dit : « Les mecs, vous venez de créer une bombe atomique ! »
Est-il vrai que vous avez refusé un contrat avec Flèche, le label de Cloclo ?
C’est exact, on m’avait proposé une chanson de pure variété qui s’appelait « Allume la radio ». C’était avant que Claude ne lance Alain Chamfort. On m’a traité de fou d’avoir refusé une telle proposition. Je n’ai jamais regretté d’avoir suivi mon instinct. Ça m’a permis de rencontrer Jean Vanloo. Vous savez, ma vie a été jalonnée de hasards heureux et de belles rencontres. Je peux vraiment dire que la chance a toujours été à mes côtés.
Comment se fait-il que personne ne voulait de « Born To Be Alive » ?
J’ai tout entendu, du style : « C’est trop rapide », « Votre nom est un handicap », « Vous êtes un Français qui chante en anglais », etc. On se faisait jeter de partout. Et puis, le succès est arrivé grâce à l’Italie.
Avant d’être célèbre, on raconte que Madonna a été l’une de vos danseuses…
C’est une légende qui perdure ! En mai 1979, nous avions auditionné des jeunes filles à New York pour m’accompagner en télévision. Louise Ciccone, c’était son nom, était punk et un peu sauvage. C’était une excellente danseuse. Nous l’avons ramenée à Paris, mais elle n’a jamais dansé pour moi. Mes producteurs voulaient lui faire chanter du disco, mais elle a refusé. Madonna a vécu entre Mouscron et Paris pendant plusieurs mois. Et puis, elle a prétexté un voyage à New York pour revoir sa famille. Elle n’est jamais revenue.
