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Les robots sexuels vont-ils changer notre vie?

Des poupées sexuelles toujours plus intelligentes et humaines répondent aujourd’hui à tous les fantasmes. Qu’en penser ?

Temps de lecture: 4 min

Longs cheveux blonds, lèvres pulpeuses, poitrine généreuse, Harmony est la sensualité faite femme. Pourtant Harmony n’en est pas une. Elle est un robot sexuel dévoué aux plaisirs de son maître et propriétaire. La créature à la peau siliconée douce et sensible n’est pas seulement belle et aguichante, elle peut encore bouger les yeux et les lèvres, sourire quand elle vous voit – elle est dotée d’un logiciel de reconnaissance vocale et faciale. Elle peut aussi parler, s’intéresser à ce que vous avez fait dans la journée, se souvenir de ce que vous lui avez raconté sur vos proches, vous demander ce que vous désirez faire. Elle vous rassure et vante vos qualités, vous dit et redit qu’elle veut être « une bonne compagne pour lui » tant vous êtes formidable ! La compagne de rêve, toujours aimable, toujours soumise, toujours prête aux galipettes et des plus sexy ! Et plus vous interagissez avec elle, plus elle apprend à vous connaître pour mieux répondre à vos désirs. Bien évidemment une telle « love doll » n’est pas à la portée de toutes les bourses. La société américaine Abyss Creations qui l’a mise au point vous en demandera pas moins de 15.000 dollars, même si la poupée ne peut pas encore se déplacer. Pour ce prix, vous pourrez choisir aussi bien la couleur de ses cheveux que la forme de sa bouche, de ses yeux, l’ampleur de sa poitrine, la taille de ses tétons et le dessin de son sexe… Du sur-mesure fantasmagorique.

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Abyss Creations n’est évidemment pas la seule société à mettre sur le marché de tels robots sexuels. Android Love dolls offre également des modèles programmés pour une vingtaine de positions sexuelles et d’expressions faciales différentes. Sinthetics propose aussi plusieurs robots sexuels avec une exclusivité : des poupées masculines. Quant à True Companion, elle a mis au point un robot sexuel intelligent, Roxxxy, 1m73 et 54 kilos, dont la structure articulée peut bouger en fonction des capteurs placés sur ses organes sexuels artificiels. La société a fait beaucoup parlé d’elle car elle propose 5 personnalités différentes – 5 programmes – afin de répondre à tous les fantasmes masculins. Il y a la Wild Wendy, qui demande l’aventure à son maître, la Mature Martha, plus calme, la S&M Susan qui réclame du sado-maso, la Young Yoko, qui en jeune fille d’à peine 18 ans attend d’être initiée et la Frigid Farrah, au profil de femme timide (timide est-il synonyme de frigide ?) qui va faire savoir à son proprio qu’il va trop vite s’il lui touche directement les parties intimes. On croit rêver ! À quand la robot qui veut qu’on la viole ? Ou la poupée sexuelle enfant pour amateur de plaisirs pédophiles ? De telles créatures tentent bien évidemment les bordels. À Barcelone au début de l’année, Lumidolls s’est ouvert avec 4 demoiselles de plastique, Lili, Katy, Leuze ou Aki qui vous demandent 80 euros pour passer une heure avec elle.

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40 % des hommes prêts aux relations avec un robot

Même si le bordel espagnol vient de fermer ses portes, victime de son succès – le propriétaire des locaux n’ayant pas apprécié la médiatisation de ses locataires – la robotisation de la vie sexuelle semble bien en marche. Comme le note La Fondation pour des robots responsables, une étude menée en 2016 par l’université allemande de Duisberg-Essen atteste que pas moins de 40 % des 263 hommes hétérosexuels interrogés peuvent concevoir d’avoir un rapport avec un robot sexuel. Bien évidemment une telle perspective pose de nombreuses questions autour desquelles fabricants, psys, philosophes, anthropologues, sexologues et même politiciens s’affrontent. Les premiers avancent que de telles créatures permettent d’aider et d’équilibrer les personnes qui sont seules et n’ont pas de vie affective et sexuelle, qu’elles feront diminuer les viols et les agressions sexuelles. Les seconds craignent au contraire que ces robots n’enfoncent les personnes seules dans leur isolement et n’augmentent les comportements déviants car ces « love dolls » si réelles suppriment complètement la notion de consentement du partenaire sexuel. Les robots aux allures de bimbo risquent d’inciter les hommes à considérer les femmes comme des instruments dévoués à leur seul plaisir, des partenaires de jeux qui acceptent à tout moment toutes les demandes sexuelles. Ces poupées véritables esclaves sexuels ne vont guère aider la cause des femmes. Et puis la sexualité se construit et se vit à deux. Du moins jusqu’à aujourd’hui…

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