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Deux amis de Yann Moix prennent sa défense après le témoignage de son frère: «Sa peur était palpable»

« Orléans », le roman dans lequel Yann Moix livre ses secrets les plus sombres n’a pas fini de faire parler de lui. Après que les parents et le frère de Yann aient démenti les accusations de violence, ils sont à nouveau contredits par deux des meilleurs amis d’enfance de Yann.

Temps de lecture: 7 min

Nous ne vous apprenons rien, Yann Moix a sorti un livre intitulé « Orléans » le 21 août dernier aux éditions Grasset. Dans ce roman, l’auteur raconte l’enfance difficile qu’il a vécue, notamment lorsque ses parents le battaient.

Ce n’est pas la première fois que l’ancien chroniqueur de l’émission « On n’est pas couché » fait référence à ces épisodes douloureux. En 2018 déjà, il déclarait à l’antenne : « Mes parents ont passé le plus clair de leur temps à me martyriser ». Des révélations que n’ont pas du tout apprécié les concernés qui ne se sont pas laissés faire. Ils ont rapidement accepté de répondre à la presse, affirmant que leur fils n’avait jamais été battu même si l’éducation qu’il avait reçue étant enfant s’était effectivement avérée être stricte.

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Plus tard, son frère, Alexandre, dénonçait également les accusations de Yann. Selon lui, il ne s’agit que de « mensonges outranciers », s’estimant lui-même martyrisé par les agissements de Yann.

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Yann Moix soutenu par ses amis d’enfance

Oui mais voilà, des membres de l’entourage de Yann Moix sont encore aujourd’hui intimement convaincus de la véracité de ses propos. C’est le cas par exemple de deux de ses amis d’enfance.

« S. », l’un des amis de l’écrivain désireux de garder son anonymat, aurait ainsi déclaré à Paris Match connaître Yann Moix depuis la maternelle : « J’ai choisi de témoigner, mais je ne veux pas divulguer mon identité. Parce que je ne veux pas que la haine déversée sur les réseaux sociaux autour de l’histoire de Yann, notamment par son frère Alexandre », m’atteigne, a-t-il raconté avant de pousuivre : « Il y a dix ans, ce dernier avait déjà monté un site Internet contre Yann. Cela fait longtemps qu’il utilise ces canaux pour lui nuire. Il fut un temps où Yann le soupçonnait de modifier sa page Wikipedia. Alexandre éprouve je pense un véritable ressentiment envers Yann. Que ce dernier n’ait pas été tendre avec lui, je peux le croire. Leur père ne battait que Yann, et peut-être qu’en retour, lui se vengeait. Mais je n’ai jamais assisté chez eux à pareille scène. Alexandre avait quatre ans de moins que nous, et enfants, nous ne nous préoccupions absolument pas de lui. Quand nous étions en primaire, il était en maternelle, quand nous sommes entrés au lycée, il était au collège. Nous n’étions jamais dans le même établissement. Cette haine entre eux, je l’ai perçue plus tard. Quand Yann, déjà écrivain, m’a annoncé qu’il coupait les ponts avec son frère ».

S. regrette ensuite de ne pas avoir agi davantage pour aider son ami à l’époque : « J’ai découvert « Orléans » en avant-première, comme certains proches. Cela m’a bouleversé, mais je l’étais déjà à la lecture de « Panthéon » quand j’ai réalisé la teneur et la profondeur de ce que Yann avait subi. J’ai même éprouvé une certaine honte de ne pas m’en être rendu compte, de ne pas l’avoir dénoncé. Je savais que son père le frappait, je savais qu’il déchirait les BD que nous écrivions ensemble puisque j’étais chargé de les planquer, mais j’ignorais que les choses étaient allées si loin ».

Il ajoute ensuite : « La peur de Yann était palpable. Il marchait en permanence sur des œufs. La fureur de son père dont j’ai été parfois témoin n’avait rien à voir avec les colères et les gentilles remontrances du mien : elle se lisait sur son visage. On sentait que dès qu’on aurait tourné le dos, ça barderait pour lui. Chez eux, il y avait un martinet accroché au milieu de la cuisine. Yann me disait que sa mère aimait bien s’en servir. Je lui répondais : « T’as pas de chance ! » ».

« Je me souviens que ma mère appelait le père de Yann pour excuser ce dernier du moindre retard, parce qu’il redoutait d’être battu. Nous savions qu’il ne fallait pas faire de vague, que sinon comme il disait « une rouste » l’attendait. Cette phrase revenait sans cesse : « Si mon père apprend ça, il va me mettre une raclée. » Et il le faisait, pour un oui, pour un non. À coups de ceinture, de rallonge électrique… », affirme-t-il.

« Les profs le mettaient souvent au coin »

Il dénonce ensuite les mauvais traitements de José Moix, le père de Yann, sans aucune raison parfois : « Dénoncés tous deux un jour alors que nous avions fait des graffitis sur les murs du lycée, j’avais été voir le proviseur, endossant toute la responsabilité, afin que Yann soit épargné. En vain. Il avait pris sa rouste… Je me souviens d’une photo de Yann enfant avec un œil au beurre noir. De lui arrivant en classe en pyjama. C’était un petit garçon turbulent. Les profs le mettaient souvent au coin. Et lui ne comprenait pas pourquoi on le punissait ».

Selon lui, des mesures auraient pu être prises bien plus tôt, si seulement les professeurs s’étaient inquiétés des conditions dans lesquelles le petit garçon qu’il était vivait : « Une année nous sommes tous partis en classe de neige, sauf lui. Je ne sais si c’étaient ses parents ou les profs qui le lui avaient interdit. Il les agaçait avec son aplomb, sa mémoire phénoménale, et aussi souvent parce qu’il en savait plus qu’eux. Yann était ingérable. Il ne suscitait pas l’empathie, sinon peut-être se serait-on ému de son sort ».

Il conclut avec ces derniers mots : « C’était un enfant réservé qui ne se plaignait jamais. La seule chose sur laquelle il était intarissable était la littérature : Gide, Péguy… Cette passion qui l’aidait à fuir l’enfer de sa maison. Exactement comme il le raconte dans « Orléans ». Il y avait juste cette souffrance qui affleurait, et affleure toujours ».

De son côté, Cyril se replonge dans ses souvenirs et se rappelle avoir rencontré Yann Moix en 1977, en CM1. Depuis, ils ne se sont jamais quittés et Yann est même devenu le parrain de son enfant. « Devant la polémique que suscite la parution de son roman « Orléans », je tiens à rétablir la vérité. Ces faits sont connus et n’ont jamais été démentis avant, alors que Yann les a souvent évoqués dans ses précédents livres, notamment « Panthéon », « Naissance », « Rompre », sans que personne de son entourage ne s’insurge », affirme-t-il à Paris Match.

Cyril raconte ensuite toutes les scènes dont il était témoin : « Après l’école, nous jouions avec Yann en bas de chez lui. Puis je guettais le retour de son père qui rentrait tard, souvent après 22 heures, parfois même à minuit. Yann l’ignorait, mais inquiet pour lui, je collais l’oreille à leur porte et j’entendais ses cris, ses hurlements déchirants, les coups et les insultes de son père qui pleuvaient… Le lendemain immanquablement je repérais les marques violacées sur ses bras, ses cuisses, son dos, des traces de lacération, parfois des bleus sur son visage. Ou des résidus de sang séchés, mal nettoyés ! ». Yann n’aurait pourtant jamais voulu en dire plus sur les violences physiques et morales qu’il subissait.

D’après Cyril, ces traumatismes auraient pourtant eu de graves conséquences :« À cause de ses traumatismes, il arrivait à Yann régulièrement de déféquer dans son pantalon à l’école. Je n’ai sûrement pas été le seul à m’en apercevoir. Il amenait toujours avec lui un sac plastique contenant des affaires de rechange. C’était visible ».

Enfin, il termine en déclarant n’avoir jamais eu connaissances des torts que Yann a commis à l’encontre de son frère : « Yann et lui se sont toujours détestés. Je n’ai jamais eu vent que Yann l’ait maltraité. Je crois qu’Alexandre cherche surtout à défendre ses parents. Je crois qu’il en veut à Yann de l’avoir éclipsé. Et que Yann lui en veut de l’avoir souvent dénoncé à son père, provoquant sa colère et les coups. Vers l’âge de 30 ans, un jour, Yann m’a tout raconté de ses supplices. Et cela ressemblait à « Orléans » ».

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