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Coronavirus: animaux, victimes collatérales

Les refuges français sont fermés et débordés. En Belgique, des adoptions restent possibles par endroits, sous certaines conditions. Mais les SPA sont sous tension. L’Union wallonne demande des mesures.

Rédacteur en chef Temps de lecture: 4 min

Des refuges français pour chiens et chats ont été submergés d’abandons dans les heures qui ont précédé le confinement. « Nous avons reçu énormément d’appels pour des abandons. Il y a ceux qui pensent que les animaux peuvent transmettre le coronavirus à l’homme, et ceux qui partaient en province ou en famille. Comme pour les départs en vacances… », explique Laëtitia Queherno, responsable d’un refuge français de la Fondation d’assistance aux animaux, au site 20Minutes.fr. Les refuges français sont complètement fermés, ce qui empêche les adoptions. « Notre refuge est fermé. Nous ne pouvons plus accepter d’animaux, ni les laisser partir. C’est dur pour eux, surtout pour ceux qui sont jeunes. Notre plus jeune chien a quatre mois et demi, un âge auquel il doit être éduqué. Il prend ses habitudes et s’attache énormément à nous. On ne sait pas combien de temps ces animaux vont rester avec nous. Et si le confinement est maintenu, il faudra s’attendre à beaucoup d’abandons. C’est une bombe à retardement », témoigne Laëtitia Queherno.

En Belgique

Chez nous, la situation semble moins préoccupante, même si elle n’est pas claire légalement. Des refuges restent accessibles pour des adoptions, mais dans des conditions strictes. À la SPA de Charleroi, par exemple, on explique la situation via Facebook : « Tout le personnel est bien présent au quotidien sur le site, en service réduit certes, mais en suffisance pour le parfait bien-être de tous nos petits compagnons. La libre circulation dans le refuge est toujours interdite. Les grilles du refuge restent fermées. (…) Notre site internet est mis à jour en permanence. Vous pouvez vous y rendre pour voir l’ensemble des animaux qui sont au sein de l’établissement. » Si une personne est intéressée par une adoption, elle doit prendre contact par téléphone ou e-mail et prendre rendez-vous. « Nous fixons un rendez-vous pour une mise en contact en privé. Ceci afin de garantir une parfaite sécurité sanitaire aussi bien pour vous que pour l’ensemble des personnes présentes sur place. Les adoptions doivent continuer », ajoute la SPA de Charleroi.

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Chez Veeweyde, à Anderlecht, même scénario. On confirme qu’il n’y a pas eu de vague d’abandons chez nous, mais que le refuge traverse évidemment une période difficile. « On remercie d’abord toutes les candidatures spontanées de promeneurs bénévoles mais au vu de la situation actuelle, nous devons privilégier la bonne santé de notre personnel animalier et vétérinaire et limiter l’accès au refuge de personnes extérieures », nous explique d’abord Ludivine Nolf, porte-parole de Veeweyde. « Les adoptions continuent, de midi à 16h du lundi au vendredi, uniquement sur rendez-vous. Ceux-ci sont très espacés, avec un espace de 1,50 m entre les personnes. Le nettoyage a été renforcé (poignées de portes, etc.). » Les animaux à adopter sont visibles sur le site internet et le Facebook de Veeweyde. « On demande aux gens de venir uniquement s’ils sont sûrs de leur choix. On peut répondre à toutes leurs questions par téléphone. Les questionnaires d’adoption se font aussi par téléphone, au préalable. »

L’union de refuges demande une dérogation claire

De son côté, l’Union wallonne pour la protection animale demande au gouvernement une dérogation claire, en extrême urgence, « afin de répondre aux enjeux sanitaires, de sécurité et de bien-être animal liés à la mission d'accueil des animaux ». L’association demande que les refuges puissent continuer à « accueillir des candidats à l'adoption ou des propriétaires d'animaux sur RDV et dans le respect maximal des mesures d'hygiène (distanciation sociale...) et à laisser les bénévoles exercer leur activité au sein des refuges, leur nombre étant réduit au strict minimum pour assurer les soins aux animaux. »

Comme bien d’autres secteurs, les refuges sont donc touchés par cette crise. Et le dévouement du personnel mérite un coup de chapeau. « Nous aimerions effectivement attirer l’attention sur notre personnel animalier, sans qui notre association ne pourrait plus fonctionner : le personnel à l’accueil, les vétérinaires et bien sûr les soigneurs. Ils continuent pour que les animaux abandonnés ne deviennent pas encore davantage les victimes collatérales de cette catastrophe », termine Ludivine Nolf.

Sans danger de contamination

Les experts de santé publique ont réaffirmé que les animaux de compagnie ne sont pas des vecteurs du coronavirus qui menace aujourd’hui les hommes. Pas de risque donc d’être contaminé. À une précision près, rappelée par le virologue et vétérinaire Etienne Thiry (ULiège) sur les antennes de la RTBF : dans un foyer infecté par le coronavirus, l’animal de compagnie de la famille peut lui-même être contaminé par l’être humain malade. Un seul cas de ce genre a été relevé, à Hong Kong.

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