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Le sexe pour mieux résister au Coronavirus

Des relations sexuelles régulières peuvent améliorer l’immunité naturelle de nos organismes et nous déstresser.

Journaliste Temps de lecture: 4 min

Se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon, éternuer dans son coude, ne pas se toucher les yeux, le nez et la bouche, jeter ses mouchoirs dans une poubelle fermée, garder ses distances d’au moins 1 mètre avec les personnes surtout si elles toussent, éternuent ou ont de la fièvre. Et puis surtout rester chez soi !

Telles sont les mesures qui s’imposent en ces temps de pandémie. Mais pour mieux résister au COVID 19, pourquoi ne pas s’offrir des câlins en confinement avec celui ou celle qu’on aime et pour autant bien sûr de s’être assuré que l’un et l’autre ne sont pas porteurs du Coronavirus ou malades? Parmi les nombreux bienfaits du sexe pour la santé, il semblerait qu’il soutient notre immunité ! Diverses études tendent à prouver que les rapports sexuels portent et même améliorent les défenses immunitaires.

30 % en plus immunoglobuline A

On citera d’abord la recherche (1) de deux scientifiques de l’université Wilkes en Pennsylvanie. En 2004, Carl Charnetski et Frank Brennan publiaient les résultats de leurs travaux tendant à prouver que des relations sexuelles régulières soutiennent le système immunitaire et empêchent de tomber malade. Pour arriver à de telles conclusions, ils avaient fait appel à 112 étudiants et les avaient divisés en quatre groupes : ceux qui n’ont aucun rapport sexuel, ceux qui ont des relations peu fréquentes (moins d’une fois par semaine), ceux qui en ont des fréquentes (une ou deux fois par semaine) et puis enfin ceux qui ont de très fréquentes relations (trois fois ou plus par semaine). Outre ce classement, ils avaient prélevé des échantillons de salive pour analyser les niveaux d’immunoglobuline A (IgA), l’un des cinq types d’anticorps qui aident le système immunitaire à combattre les bactéries, les virus et autres substances étrangères. Charnetski et Brennan avaient alors observé que les étudiants qui avaient des rapports « fréquents », entre une ou deux fois par semaine, avaient dans leur salive des niveaux d’IgA supérieurs de 30 % à ceux des abstinents ! Mais étonnamment les étudiants du groupe « relations sexuelles très fréquentes » ne jouissaient pas du tout de cette protection… De quoi surprendre les chercheurs. Le dr Carl Charnetski a expliqué cette absence de protection de la façon suivante à BBC News : « Mon sentiment est que les personnes du groupe de sexe très fréquent peuvent être dans des relations obsessionnelles ou pauvres qui leur causent beaucoup d’anxiété. Nous savons que le stress et l’anxiété font chuter les IgA. »

Plus de leucocytes

On citera encore une autre étude (2) menée en Allemagne. En 2004 également, Philip Haake de l’Institute of Medical Psychology de l’Université de Essen publiait les résultats de sa recherche montrant que l’excitation sexuelle et l’orgasme activaient les composants du système immunitaire inné. Le psychologue avait demandé à 11 jeunes hommes en bonne santé de se masturber jusqu’à l’orgasme pour analyser ensuite leur sang. Il avait observé une augmentation des taux d’adrénaline, de prolactine mais surtout des leucocytes, en particulier des cellules tueuses naturelles (CD3-CD16 + CD56 +).

On rappelle que l’adrénaline est une hormone dont la sécrétion permet de répondre à une activité physique comme un stress. La prolactine est quant à elle une hormone dont les rôles sont multiples puisqu’elle intervient notamment dans la lactation, la reproduction, la croissance, l’immunité et le comportement. Quant aux leucocytes, ils correspondent à des cellules du système immunitaire et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les infections et les cancers.

Bien évidemment il ne suffit pas de s’offrir des câlins pour affronter le Coronavirus. Les précautions dites et redites sont les meilleurs moyens de se préserver du COVID 19 . Mais en ces temps de confinement et de désœuvrement, il est toujours bon de savoir que les moments intimes ne font pas de tort. Bien au contraire. Ils soutiennent l’immunité et sont aussi d’excellents antistress…

Joëlle Smets

Sexologue clinicienne

(1) Sexual frequency and salivary immunoglobulin A (IgA) Étude de Carl Charnetski et Frank Brennan. Publiée dans Psychol Rep en 2004 (2) Effects of sexual arousal on lymphocyte subset circulation and cytokine production in man. Étude de Haake P, Krueger TH, Goebel MU, Heberling KM, Hartmann U, Schedlowski M. Publiée dans Neuroimmunomodulation en 2004.

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