Valéry Giscard d’Estaing, la malédiction d’un surdoué
L’édito de Marc Pasteger.
Sa mort commence enfin à lui rendre justice. Valéry Giscard d’Estaing a été un très grand Président de la République, ce que peu reconnaissaient avant son décès. Il a modernisé la société française comme personne avant et après lui (voir notre hommage à partir de la page 16). Mais Giscard avait trop de qualités, était trop intelligent, trop conscient de sa valeur également pour ne pas être frappé par une sorte de malédiction… qui pourrait ne pas épargner Emmanuel Macron avec qui il offre bien des points communs. Élu de justesse en 1974, il a évité miraculeusement la première cohabitation à la suite des législatives de 1978 avant d’être battu en 1981 par François Mitterrand et de quitter l’Élysée sous les huées d’un public bête et méchant. VGE ne payait pas que ses erreurs de comportement ou la crise économique mais également la trop longue période (23 ans) sans aucune alternance politique. Depuis 1958, date du début de la Ve république, la droite n’avait cessé de gouverner. Ce type de changement est aujourd’hui entré dans les mœurs de nos voisins.