Brassens, les 100 ans d’un iconoclaste
Il aurait eu un siècle cette semaine et il nous a quittés voici exactement quatre décennies. Souvenirs d’un artiste qui cultivait autant le succès que la discrétion.
1. Il n’a jamais oublié Alphonse Bonnafé, le professeur de français du lycée de Sète à qui il doit sa découverte de la poésie. En revanche, il a exclu de sa mémoire un maître d’études qui prenait un malin plaisir à le mettre moralement plus bas que terre. « Il avait un nom prédestiné, disait Brassens, il s’appelait Achille Condoré. »
2. Quand, en 1940, Elvira, sa tante, accepte de l’accueillir chez elle à Paris, elle n’imagine pas ce qui l’attend. Il compose au piano en tapant si fort la mesure que le plancher en tremble. Les autres locataires signent une pétition en menaçant la tante d’expulsion si elle ne met pas dehors « le fou dangereux du troisième étage ».