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Gaston et Franquin, les indémodables

Ne manquez pas notre nouveau hors-série consacré au héros du génial dessinateur belge disparu voici 25 ans.

Rédacteur en chef Temps de lecture: 3 min

Les lecteurs du « Soir mag » connaissent bien Gaston Lagaffe : il est présent chaque semaine, depuis des années, dans leur magazine. Et « Soir mag » continue à rendre hommage au héros de Franquin, génial dessinateur décédé voici 25 ans : après l’intégrale des gags parus depuis 1957 (une brique de quasi 1.000 pages !), toujours disponible dans la boutique en ligne, voici un nouveau hors-série exceptionnel. Coédité par « Soir mag » et « Le Monde », cet album de 100 pages décrit la vie de bureau façon Gaston. Un éloge au slow working, comme on dirait aujourd’hui. C’est sûr : Gaston n’est pas menacé de burn-out… même si son cerveau met au point des dizaines d’inventions farfelues. Personnage maladroit et fainéant, c’est plutôt un antihéros, ce qui ne plaît d’ailleurs pas, au départ, à l’éditeur Dupuis.

Personnage des Trente Glorieuses

Pour l’auteur du hors-série, le journaliste et auteur français Rodolphe Massé, Gaston est « un héros sans emploi, à l’époque du plein-emploi. » Il explique : « Il naît à l’époque d’une croissance exponentielle pour “Le Journal de Spirou” comme pour nombre d’entreprises : les Trente Glorieuses, un chrononyme imaginé par Jean Fourastié en 1979 (en référence à la révolution rapide des Trois Glorieuses), pour qualifier trois décennies, entre 1945 et 1975, de constante amélioration du niveau de vie dans la plupart des pays développés. Création majeure de Franquin, Gaston est l’enfant de ces Trente Glorieuses… ou Trente Ravageuses, selon le point de vue adopté par l’historien Christophe Bonneuil, qui met en lumière le bilan environnemental, énergétique et sanitaire de ces années de haute croissance. » On voit à ce propos que Franquin, au travers de Gaston, pointe déjà les contradictions de notre société de consommation, les problèmes environnementaux ou l’asservissement de la vie de bureau, avec la tyrannie du stress qui l’accompagne.

Signature gag

Gaston Lagaffe a débarqué dans « Le Journal de Spirou » le 28 février 1957. Avant d’avoir ses propres pages de gags, il commence par parasiter quelques rubriques, sabotant le journal avec ses gaffes, présentées sous forme de petits dessins entourés de traces de pas. Le succès sera au rendez-vous auprès des jeunes lecteurs. Un premier album paraît déjà en 1960. Le quinzième, et dernier du vivant de Franquin, sortira en 1996, quelques mois avant le décès du dessinateur (qui survient le 5 janvier 1997). Gaston a disparu avec lui, même si ses gags restent éternels, publiés et republiés depuis plus de 60 ans.

Le hors-série met l’accent sur toute une série d’aspects de la personnalité de Gaston, de son auteur et du travail de celui-ci, des éléments qu’on peut parfois ne pas remarquer de prime abord, comme les signatures de Franquin qui changent sous chaque planche à partir de 1970. « Je me suis rendu compte qu’avec mon nom, je pouvais rajouter des gags de manière à peu près illimitée », expliquait Franquin. Cette signature animée devient une blague dans le gag. À lire (et relire) d’urgence !

Le hors-série « Gaston, employé de l’année » (9,90 euros) est disponible en librairie et sur le site de la boutique du Soir mag. L’intégrale des gags (69 euros) est toujours disponible sur le site de la boutique : https://soirmag.lesoir.be/boutique

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