Éric Charden: un chanteur populaire qui rêvait d’autres refrains
À l’occasion des dix ans de la disparition d’Éric Charden, des compilations réunissent des chansons enregistrées seul ou avec Stone.
Des refrains immortels ou, parfois, trop vite oubliés. « Le monde est gris, le monde est bleu », l’un des premiers succès d’Éric Charden dont le titre correspond parfaitement à ce qu’ont été sa vie et sa carrière. Je n’ai pas oublié le jour où il a quasiment fondu en larmes en me racontant ses jeunes années à Haï Phong, auprès d’une mère tibétaine et d’un père français. Il a aussi parlé avec émotion de Henri Mahé, un peintre de Montparnasse surnommé « Riton la barbouille ». Il l’a hébergé pendant les deux années où il a quitté sa famille et l’école HEC, dont il était pourtant un élève brillant. Ses parents désirent le voir exercer un « métier stable » alors que lui ne rêve que de chansons. Il commence à multiplier les auditions dans les maisons de disques et finit par être remarqué par un directeur artistique. Il croit tellement en lui qu’après l’échec de six premiers 45 tours, il ne lui rend pas son contrat. Dans le monde d’aujourd’hui, ce ne serait même pas envisageable !