Des enlèvements à la sauce belge
« Alerte kidnapping : Paul Vanden Boeynants », 20h20, La Une
Traits tirés, accent bruxellois prononcé : peu après sa libération, l’élégant Paul Vanden Boeynants convoque une conférence de presse contre l’avis de ses médecins. Il tient à expliquer son enlèvement et la séquestration durant un mois, à l’hiver 1989. « Je ne sais pas d’où je viens, mais je viens de loin. J’ai fait un très gros effort pour être devant vous », explique celui qui a été, par deux fois, Premier ministre. Le dimanche 14 janvier, « Le Crocodile » rentre chez lui vers 18h15. Deux individus lui tombent dessus et traînent ce fils de bouchers dans une voiture. Un homme le maintient immobile, une arme braquée sur sa nuque. Il est gardé captif au Touquet, menotté à un pan de mur et nourri aux petits pois-carottes. Dès le lendemain du kidnapping, tout le Royaume se réveille groggy. Les enquêteurs pensent à un acte politique, d’autant que les ravisseurs se réclament des « Brigades socialistes révolutionnaires ».