«Notre profession va très mal»
Carine, 48 ans, infirmière hospitalière A1 spécialisée
« Notre profession va très mal. J’adore mon métier mais je suis censée tenir jusqu’à 67 ans et je sais que je n’y arriverai pas. Je n’ai pas envie de terminer ma carrière sur un certificat de maladie. En 2021, le service de néonatalogie intensive de l’hôpital où je travaille a engagé dix infirmières ; après un an, il n’en reste plus que deux ! En “néonat’”, la norme officielle est d’une infirmière par patient par 24 heures. On a 29 bébés dans le service, donc on n’y arrive pas ! Rien que l’installation d’un nouveau-né prend 1 à 2 heures. La technologie est de plus en plus sophistiquée. Avant, il y avait 3 sortes de respirateurs, aujourd’hui, il en existe 15 pour le fonctionnement desquels on doit se former sur le terrain. On doit aussi superviser les étudiants, mais il y a des jours où on n’a pas le temps. Il arrive aussi que des aides-soignantes, non formées, doivent faire le boulot des infirmiers.