Cop28: le piège de Dubaï
L’édito de Benoît Franchimont.
C’est un peu comme si le patron d’une multinationale du tabac présidait un colloque de l’OMS sur le cancer du poumon. On en rirait si la situation n’était pas aussi dramatique. Mais c’est un fait. La Cop28, la conférence de Dubaï (Émirats arabes unis) sur les changements climatiques, est présidée depuis la semaine passée par le sultan Ahmed al-Jaber, ministre de l’Industrie émirati et PDG de la société nationale Abu Dhabi National Oil Company, une firme spécialisée dans les forages pétroliers et gaziers, le raffinage et la distribution de ces énergies fossiles, principales sources d’émission de gaz à effet de serre, première cause du réchauffement climatique que cette Cop devrait tenter de freiner… D’autres signes ne trompent pas. Les Émirats arabes unis vont proposer un nouveau plan de transition plus doux, avec comme objectif une réduction de la consommation de pétrole de seulement 50 % d’ici 2050.