Le sang-de-dragon, un remède pigmenté
Le « sang-de-dragon » appartient à la fois au domaine de la pharmacopée et à celui de l’art.
Ce petit pot hexagonal et son couvercle doré sur lequel sont gravés un fier félin et quelques signes chinois ne vous est pas inconnu. Voici quelques années maintenant que le « baume du tigre », un onguent à l’odeur forte, fait partie de la pharmacie de nombre d’entre nous. Quel nom exotique ! L’utilité de cette crème mystérieuse ? Soulager les douleurs musculaires, la migraine et les piqûres de moustique. Pourtant, nulle trace de poudre de griffe de tigre ni de poils coupés finement. Aw Chu Kin, l’herboriste qui l’a concocté en Birmanie en 1870, l’a sûrement nommé ainsi pour la férocité de sa fragrance et, encore plus certainement, pour lui conférer une aura mystique. Si nous sourions à l’évocation de cette appellation somme toute « récente », il est un autre remède, tout aussi inspiré, qui, lui, a traversé les siècles, que dis-je, les millénaires : le « sang-de-dragon ».