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L’impuissance est-elle encore taboue?

Comment les hommes vivent-ils leurs difficultés érectiles ?

Journaliste Temps de lecture: 4 min

Ferme et dure, telle devrait être l’érection ! Tout homme rêve de ne jamais faillir, d’avoir un sexe toujours rigide. La puissance érectile est associée à la virilité. À tort. Bander n’est pas une mécanique simpliste. Ce processus est certes physiologique qui voit les muscles lisses du pénis se détendre (oui oui ! quand le sexe est au repos, ces muscles sont contractés !) sous l’effet de l’excitation pour laisser affluer le sang dans les corps caverneux. Cette belle machinerie qui est complétée encore par la tension de l’albuginée, ce tissu entourant les corps du pénis et la contraction des muscles pelviens, est en en lien avec le physique. Elle peut être entravée par la fatigue, un repas trop copieux et trop arrosé comme des problèmes de santé, des médicaments et bien évidemment par le vieillissement.

Mais l’érection peut être fragilisée aussi par des causes psychologiques, relationnelles, éducationnelles, contextuelles. Toutes les citer est impossible tant elles sont nombreuses : la peur de l’autre ou d’une IST, le stress, la culpabilité par rapport à une infidélité, l’éducation reçue, un manque d’assurance, une angoisse de performance, l’addiction à la pornographie, des relations de couple difficiles, la naissance d’un enfant, un logement peu propice à l’intimité, l’hygiène de l’autre, quelques expériences sexuelles négatives, la lassitude…

Érection sous l’influence

Les éléments perturbateurs sont si nombreux que les difficultés érectiles sont courantes. Tous les hommes connaissent un jour ou l’autre une panne érectile – et nul ne s’en inquiétera – quand d’autres vivent des difficultés sévères et régulières ; on estime généralement que les hommes de plus de 65 ans sont entre 15 et 20 % à vivre des troubles érectiles importants ; on ne parle plus d’impuissance – sauf dans un titre …- tant le terme est négatif.

Mais si les hommes sont nombreux à vivre ces problèmes, la bonne nouvelle, c’est qu’ils ne semblent plus vivre cela comme un drame, une honte, une humiliation suprême, comme le montre un sondage effectué par l’institut YouGov à la demande de Treated, société qui offre un service de santé en ligne (fr.treated.com). Les mentalités semblent avoir évolué dans un sens positif et ne plus faire de l’érection la manifestation suprême de la virilité ! Est-ce là la conséquence des traitements médicamenteux efficaces ou le fruit d’hommes qui changent et se libèrent de l’obligation de toute puissance dans laquelle des siècles de patriarcat les ont été enfermés ? Car au fond, qu’est-ce la virilité aujourd’hui ? Comment la définir  ?

69 % des hommes confient leurs difficultés

Mais trêve de discussions historico-philosophico-sociologiques et retour à la dysfonction érectile. À la demande de Treated, l’institut de sondage YouGov a donc interrogé quelque 1100 hommes sur leurs éventuelles difficultés érectiles et la façon dont ils les vivaient pour découvrir que pas moins de 69 % des Français interrogés concernés par ces troubles (27 % selon l’enquête) n’ont pas de gêne à en parler à leur partenaire. Et dans la tranche d’âge des plus de 55 ans, le pourcentage monte même à 76 %. De même 70 % d’entre eux ne souhaitent pas cacher à leur partenaire la prise d’un traitement médical.

Et ce sont là des excellentes nouvelles car autrefois trop d’hommes assumaient mal ces problèmes intimes ; ils perdaient confiance en eux, taisaient leurs soucis, pouvaient devenir alors aussi désagréables qu’agressifs, évitaient souvent les moments d’intimité avec leur partenaire, ne consultaient pas et ne faisaient qu’aggraver la dysfonction.

Parler une première étape avant de consulter

Bref, parler de ses problèmes d’érection avec sa compagne est essentiel et d’autant plus que celle-ci peut se croire responsable et penser qu’elle n’est plus désirable. Se confier à l’autre est une étape qui compte pour peu qu’elle réagisse bien. Les réflexions « ce n’est pas grave », « cela n’a pas d’importance » n’aident guère. Ou pire « cela va passer ou « cela ira mieux la prochaine fois »… Avec cette pression, la prochaine fois risque d’être catastrophique.

Il ne convient pas de minimiser le problème qui préoccupe le partenaire mais de l’écouter et de le rassurer quant à l’amour qu’on a pour lui ; chacun choisit sa méthode, un baiser, un « je t’aime »… On voit ensuite comment dépasser le problème. Des solutions existent qui vont de la sexo-thérapie aux médicaments délivrés sur simple ordonnance, les Viagra, Levitra, Spedra et autres Cialis en passant par les injections intracaverneuses, la pompe à vide, l’envoi d’ondes de choc ou l’implant pénien. Bander est toujours (ou presque) possible mais cela ne suffit pas à offrir le nirvana aux deux membres d’un couple.

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