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La folle sexualité des insectes

Des orgasmes explosifs comme des yeux sur le pénis : les bestioles à six pattes ont des comportements reproducteurs étonnants, comme le raconte Anne Sverdrup-Thygeson dans « Insectes . Un monde secret».

Journaliste Temps de lecture: 4 min

Ils ont une incroyable faculté à se reproduire ! Les insectes sont des plus féconds. Voyez plutôt : deux mouches de vinaigre peuvent engendrer en un an à peu près un septillon de petites mouches aux yeux rouges, soit le chiffre « 1 » suivi de 42 zéros, soit un énorme ballon de mouches de vinaigre bien tassées dont le diamètre serait supérieur à la distance de la Terre au Soleil... Mais pas d’inquiétude, pas de crainte d’envahissement, les insectes ont beaucoup d’ennemis et la plupart des œufs ne connaissent jamais une vie d’adulte.

Et pour se reproduire, les insectes ont des comportements sexuels surprenants, comme nous l’explique Anne Sverdrup-Thygeson dans le chapitre « Kama Sutra chez les bestioles à six pattes » de son livre « Insectes. Un monde secret». Les stratégies déployées par les mâles de certaines espèces pour transmettre leur patrimoine génétique et éliminer les concurrents sont étonnantes.

Des accouplements de plusieurs jours

De nombreux insectes bouchent l’orifice du sexe des femelles pour les empêcher de s’accoupler avec d’autres mâles. Mais cette ceinture de chasteté n’est pas infaillible car les organes mâles ont fréquemment des formes qui évoquent le grattoir, la pioche ou le crochet de façon à faire sauter ce bouchon...

D’autres espèces empêchent les concurrents en prolongeant le rapport sexuel. Les punaises vertes puantes de Norvège peuvent faire durer les choses pendant dix jours ! Les phasmes indiens font mieux encore puisqu’ils restent accouplés pendant 79 jours !

Surveillances permanentes des femelles

D’autres choisissent de surveiller de près les femelles comme les petites demoiselles bleues, une sorte de libellule qui forment un cœur quand elles s’accouplent. Mais comme le commente la professeure à l’Université norvégienne pour les sciences de la vie, ces insectes ne sont absolument pas romantiques, car s’ils volent ensuite de concert et sont toujours à deux, ce n’est par plaisir ou attachement mais parce que les mâles surveillent les femelles pour qu’elles ne s’accouplent pas avec d’autres. Ils les suivent ainsi jusqu’à ce qu’elles aient pondu leurs œufs fécondés ensemble sur une plante aquatique.

Les mâles de la punaise de lit ont adopté une autre stratégie pour éliminer les concurrents. Ils ne prennent pas la peine de trouver l’orifice du sexe des femelles mais transpercent purement et simplement l’abdomen de leur partenaire avec leur sexe, laissant les spermatozoïdes trouver seuls le chemin jusqu’aux ovules. Cela cause des lésions aux femelles qui risquent de ne plus pouvoir s’accoupler avec d’autres. Mais celles-ci développent une zone renforcée sur leur abdomen à l’endroit où les mâles piquent le plus souvent de façon à limiter les lésions.

Explosions orgasmiques

D’autres insectes sont prêts à mourir pour transmettre ce précieux patrimoine génétique. Ainsi chez les abeilles mellifères, les mâles ne vivent qu’une courte période avec un seul et unique rôle : féconder les femelles. Les mâles, nous précise la scientifique norvégienne, ne participent même pas à la collecte de la nourriture ; les ouvrières étant aussi des femelles. Mais s’ils pourront sembler paresseux à certains, ils ont le sens du sacrifice puisque la transmission de leurs spermatozoïdes est véritablement « explosive », leurs orgasmes sont tellement puissants que leur organe sexuel se déchire et se détache de l’abdomen, ce qui les fait mourir. Lors de la période d’accouplement, les reines regagnent ainsi les ruches avec l’organe mâle encore enfoncé dans le sexe après avoir été poursuivies par un essaim de mâles.

Des yeux sur le pénis

Anne Sverdrup-Thygeson nous raconte encore d’autres comportements sexuels étranges, tout comme elle évoque des caractéristiques physiques étonnantes. Si les insectes n’ont jamais plus de deux antennes, la scientifique nous explique que le nombre et le type d’yeux peuvent varier et qu’ils peuvent être logés ailleurs que sur la tête. Ainsi une espèce de la famille des papillons queue d’hirondelles a les yeux sur le pénis ! Ils permettent aux mâles de bien se positionner lors de l’accouplement. Quant aux femelles, elles ont des yeux sur le derrière pour voir si les œufs sont pondus au bon endroit....

Mais l’ouvrage de la docteure en biologie norvégienne ne parle pas que de la sexualité des insectes. Elle évoque encore leur morphologie , leurs capacités incroyables – ils peuvent reconnaître un visage – , leurs rôles dans les écosystèmes naturels et leurs incroyables facultés d’adaptation....

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nsectes est paru aux éditions Arthaud.

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