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Sexualité: des rats fétichistes…

Les rongeurs peuvent développer une sexualité conditionnée par un bout de tissu…

Journaliste Temps de lecture: 3 min

Une paire de hauts talons et l’excitation naît. Une paire de bas et la jouissance devient possible. Le fétichisme est cet irrépressible besoin d’utiliser des objets – souvent des dessous féminins – pour être excité et jouir. Et cet attachement fétichiste atteste que notre comportement sexuel n’est pas inné – même s’il est influencé par des éléments génétiques, hormonaux…- mais appris. La façon dont nous vivons notre sexualité est grandement influencée, si ce n’est conditionnée, par les expériences émotionnelles, sensuelles et sexuelles vécues tout au long de la vie ; le sexologue américain John Money notant que les premières années étaient particulièrement marquantes.

Des performances sexuelles modifiées

Et il n’y a pas que chez les humains que les choses sont telles mais aussi chez les animaux. Les psychologues James Pfaus, Kirk Erickson et Stella Talianakis publiaient en 2013 une étude dans la revue « Physiology and Behavior » et y montraient que les rats pouvaient développer des comportements fétichistes ! Dans cette recherche, ils ont pris une quarantaine de jeunes rongeurs mâles qui n’avaient jamais copulé, « habillant » la moitié d’entre eux d’une petite veste et laissant l’autre au naturel. Ils ont ensuite mis ces mâles en contact avec des femelles réceptives sexuellement. Les 40 petites bêtes se sont montrées aussi excitées et performantes qu’elles soient habillées ou à poils et ce à chacune des 9 copulations. Pour la dixième, les psys ont changé les règles et ont mis les gilets sur le dos des animaux qui ne les avaient jamais portés et les ont enlevés à ceux qui les avaient reçus. Ils ont observé que ceux qui portaient le vêtement pour la première fois n’avaient aucun problème ni pour monter la femme, ni la pénétrer, ni éjaculer. Par contre les mâles qui avaient porté un gilet lors de leurs 9 premières copulations, avaient pas mal de problèmes pour copuler quand ils se retrouvaient sans leur veste : 80 % réussirent à monter la femelle mais en prenant plus de temps que précédemment, 70 % parvinrent à la pénétrer mais après un délai plus long et seulement 60 % réussirent à éjaculer dans un délai plus long que lors de leurs premières expériences. Leurs performances sexuelles étaient ainsi grandement perturbées, conditionnées par ce bout de tissu.

Et l’année suivante, lors de la réunion annuelle de la « Society for Neuroscience », la même équipe présenta les résultats d’une expérience du même genre dans laquelle cette fois des jeunes mâles approchaient des rates « habillées » d’un petit gilet. Et quand on les mit en contact de femelles au naturel, ils connurent les mêmes difficultés pour mener à bien leur copulation…

Ainsi les comportements sexuels sont-ils influencés – notamment – par les expériences personnelles.

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