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Des ondes au secours de l’érection

Un nouveau traitement peut aider les hommes souffrant de troubles érectiles.

Temps de lecture: 4 min

L’érection ! La sacro-sainte érection ! Dans quel pays, n’est-elle pas associée à la puissance et la virilité ? Depuis des millénaires et dans bien des cultures, elle est célébrée comme le symbole de la force vitale. Le sexe mâle dans tout son déploiement fut vénéré dans les cultures aussi bien romaines, grecques, égyptiennes, indiennes ou asiatiques. Il fut idolâtré par les vestales romaines, loué par des chants « ithyphalliques » lors de processions grecques, transformé en statues dans les temples hindous, accroché au cou des bébés de la Rome antique en guise de gri-gri protecteur… Les exemples de sa vénération sont infinis.

Le sexe bandant était glorifié et tout manquement érectile perçu comme de la faiblesse quand ce ne fut pas une punition divine ou le fruit d’un sortilège satanique. Aujourd’hui de tels cultes ont disparu mais l’érection reste toujours la manifestation de la puissance virile. Pourtant les défaillances érectiles sont courantes. En 2002, une étude menée en France auprès de 5.099 hommes âgés de 18 à 70 ans montrait qu’un quart d’entre eux avaient des problèmes d’érection et qu’au-delà de 45 ans, le pourcentage montait à 44 %. Cela correspond à environ 200.000 Belges ou 1/3 des hommes ayant plus de 40 ans

Mais de tels troubles ne sont plus une fatalité. Même quand ils sont liés à l’âge, ils sont aujourd’hui traités par la science ; étant tantôt atténués, tantôt dépassés. Le médicament tel le Viagra – comme ses équivalents – est sans nul doute le remède le plus connu mais il en existe d’autres, plus invasifs, comme les injections dans les corps caverneux ou les implants péniens. Et depuis quelques années, une nouvelle technique a fait son apparition : le traitement par ondes de choc. Cette thérapie a plusieurs avantages ; elle est sans douleur, ni effet secondaire et ne nécessite aucune intervention chirurgicale.

« Ce traitement consiste en l’envoi d’ondes de choc de faible intensité le long du pénis. Ces chocs ramènent de l’oxygène dans les tissus érectiles et améliorent la vascularisation des vaisseaux sanguins. La circulation est ainsi améliorée et par conséquent l’érection. Ce traitement concerne aujourd’hui essentiellement les hommes qui ont des troubles érectiles d’origine vasculaire et non ceux dont les problèmes sont liés à une chirurgie de la prostate qui sectionne des bandelettes vasculo-nerveuses permettant l’érection. », explique le professeur Thierry Roumeguère, chef de service d’urologie des Cliniques universitaires Érasme. « Ce traitement est en fait une adaptation des traitements par ondes de chocs utilisés pour casser des calculs urinaires. »

D’aucuns affirment que cette thérapie a une efficacité de 70 % ; un pourcentage avec lequel le professeur belge n’est pas d’accord. « L’efficacité de ce traitement est bien moindre. Elle serait même inférieure à 50 % car les effets positifs diminuent avec le temps après 1 à 2 années. Entre 2005 et 2015, pas moins de 14 études ont été menées sur quelque 800 patients et si elles donnent des résultats encourageants, elles présentent de nombreux biais car elles sont surtout basées sur les témoignages des patients. Elles ne répondent pas à plusieurs questions : ce traitement est-il efficace si le patient ne répond pas aux médicaments de style viagra ? Ou peut-il se passer du médicament ? Trop de questions sans réponse concernent la plage d’énergie optimale, la fréquence de traitement et les effets à long terme. Il faut y répondre avant d’abandonner les stratégies de traitement traditionnelles. Nous avons besoin d’en savoir plus sur son fonctionnement sur différents types de dysfonction érectile et d’élaborer des protocoles de traitement. Il reste expérimental, » dit le professeur Roumeguère.

Quoi qu’il en soit, sans être suffisamment scientifiques et précises, les études confirment que le traitement par ondes de choc semble bien aider les hommes qui ont des troubles érectiles modérés liés à des problèmes vasculaires et peut leur permettre d’améliorer la qualité de leurs rapports sexuels. En Belgique, certains hôpitaux utilisent déjà ce traitement. Il consiste en 3 à 5 séances d’une vingtaine de minutes qui chacune peuvent coûter 200 euros.

« Cette thérapie commence à faire partie de l’arsenal thérapeutique et elle a une certaine efficacité mais n’est pas miraculeuse. Elle peut améliorer les dysfonctions érectiles modérées, » conclut le professeur Roumeguère.

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