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Sexe: êtes-vous dans la norme?

Fréquence, durée de la relation sexuelle, rituels, obligation de jouissance… notre vie intime semble soumise à de nombreux diktats.

Journaliste Temps de lecture: 4 min

Votre pénis en érection est-il suffisamment grand ? Est-il suffisamment ferme ? Rivalise-t-il quelque peu avec ceux des acteurs pornos ? Votre pilosité est-elle maîtrisée ? Votre vulve est-elle séduisante, les petites lèvres ne dépassant pas les grandes ? Vos rapports sont-ils fréquents ? La pénétration n’est-elle pas trop courte ? Votre périnée, le féminin comme le masculin, est-il tonique ? Faites-vous les exercices de Kegel pour le maintenir en forme ? Votre partenaire jouit-elle à chaque fois ? Connaissez-vous l’orgasme multiple ? Pratiquez – vous la sodomie ? Variez-vous les plaisirs sans vous enfermer dans le sempiternel même rituel ? Pimentez-vous vos ébats avec un petit porno ? Des sex-toys ? Des jeux de rôle ?

Le sexe au centre du couple

Les diktats intimes semblent pléthore aujourd’hui tant la vie sexuelle se doit d’être épanouissante ! N’est-elle pas le langage premier du couple occidental de ce nouveau millénaire ? Son ciment ! Sa base ! Chacun.e ressent dès lors la pression d’être libéré.e de toutes ses peurs et d’avoir toutes les audaces érotiques.

Mais ces normes ne sont-elles pas à refuser en bloc ? Définies comme des « ensembles de règles de conduite qui s’imposent dans un groupe social » ne sont-elles pas de nouvelles règles qui remplacent celles qui furent autrefois édictées par les autorités religieuses puis médicales ?

Oui et non !

Oui d’abord ! On ne va pas remplacer les anciens préceptes moraux par des nouveaux, fussent-ils portés par la volonté de bonheur sexuel. Jouir, avoir du plaisir, être épanoui au lit ne doit pas devenir une nouvelle obligation ! Et puis surtout chacun.e est différent.e ; le plaisir de l’un.e n’est pas celui de l’autre. La sexualité est toujours personnelle, construite au fil de la vie par toutes les expériences émotionnelles, sensuelles et sexuelles. L’essentiel est d’aller à la rencontre de l’autre et de partager un moment de plaisir érotique ensemble où chacun assume ses envies dans le respect de celles de l’autre. Ce qu’il faut faire ou ne pas faire, on ne s’en soucie guère pour peu que les deux partenaires se sentent épanouis. Deux partenaires ou davantage puisqu’on parle aujourd’hui de plus en plus du polyamour.

L’intérêt des normes soutenues par des études sérieuses

Non aussi ! On ne refuse pas en bloc et a priori les normes ! Si chacun doit trouver son propre épanouissement en faisant fi des diktats sociétaux, les normes sont cependant intéressantes si on les entend comme des moyennes des divers comportements. D’où viennent les normes qui régissent notre intimité ? Elles sont portées par les mille études menées par des universités, des instituts de recherche comme des sites internet, magazines ou sociétés commerciales. Toutes n’ont pas la même valeur scientifique mais la plupart sont intéressantes car contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, elles vont à l’encontre de bien des clichés et idées reçues.

Des exemples ? Quelle est la longueur moyenne d’un pénis ? Elle est de 14 cm ! On est loin des mensurations des professionnels du porno ou de celles d’un Rocco Siffredi qui peut se vanter d’avoir un vit de 22 centimètres ! Mais Rocco doit-il être fier car des études montrent que cette longueur hors norme n’est pas celle que les femmes apprécient ! De plus un grand sexe n’est pas gage de plaisir. S’il peut aider l’homme à avoir une certaine confiance en lui, il ne fait pas de lui un bon amant attentif au plaisir de sa partenaire.

Un rapport sexuel par semaine

Un autre exemple ? À quelle fréquence faut-il s’aimer ? Faut-il avoir des rapports sexuels quotidiens, hebdomadaires, mensuels pour être heureux ? D’après une étude menée en 2015 par Amy Muise de l’Université de Toronto Mississauga auprès de 30.000 personnes, un rapport sexuel par semaine suffit pour que les couples se sentent satisfaits et ce, quels que soient l’âge ou même l’ancienneté de la relation ! Mieux encore, la psy américaine a montré que le sentiment de bonheur n’augmente pas avec une fréquence plus élevée : les couples ne se sentent pas significativement plus heureux s’ils ont plus d’un rapport par semaine. Par contre s’ils passent sous ce tempo, ils se sentent moins épanouis.

Un dernier chiffre ? En ce qui concerne la durée d’une relation, n’allez pas croire qu’il faut s’envoyer en l’air toute la nuit pour être heureux. L’étude How Long Should Intercourse Last ? publiée en 2008 dans The Journal of Sexual Medicine conclut que la durée souhaitée – idéale – d’un coït se situe entre 7 et 13 minutes !

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