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«Avatar 2»: une vague de boycott se lève aux États-Unis contre le film

Pour une partie de la communauté Amérindienne, le film utilise des mécanismes racistes. Déjà en 2009, à la sortie du premier volet, le réalisateur avait été épinglé pour faire ressortir le complexe du sauveur dans son explication du film.

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« Avatar 2 » fait enfin son arrivée dans les cinémas belges et français. Dès sa sortie, le film a enregistré des records, qui pourraient peut-être rassurer le réalisateur, James Cameron, sur la viabilité de son projet. Mais dans la presse américaine et britannique, ce film pose problème à plusieurs niveaux et des appels au boycott sont lancés.

Déjà en 2009, à la sortie du premier volet d’« Avatar », des voix s’étaient levées contre les choix de James Cameron. Dans un entretien, ce dernier expliquait les raisons derrière la réalisation de son film. « J’avais l’impression d’être 130 ans en arrière et de regarder ce que les Sioux auraient pu dire à un moment où ils étaient en train d’être massacrés et où on exigeait d’eux qu’ils s’en aillent », expliquait-il au Guardian. Mais il ajoutait également : « Cela a été une force motrice dans l’écriture d’Avatar. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que si les Sioux Lakota avaient eu une fenêtre temporelle, leur permettant de voir l’avenir, de voir que le taux de suicide de leurs enfants est le plus élevé de notre nation, de voir ce qu’il se passe maintenant, ils se seraient battus beaucoup plus fort ». Une position problématique qui reporte finalement la faute sur les Sioux Lakota.

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Aujourd’hui, le public sensibilisé sur ces questions, s’attendait à voir des améliorations. James Cameron avait lui-même corrigé le tir dans un entretien en 2012, en expliquant que son film était un « récit de science-fiction inspiré de l’histoire de l’Amérique du Nord et du Sud au début de la période coloniale ». Il ajoutait encore dans Unilad  : « Ce n’est pas à moi, qui parle du point de vue d’un homme blanc privilégié, de leur dire qu’ils ont tort ».

Pourtant, dans le nouvel opus, certains y ont vu du « Blueface », en faisant notamment jouer des acteurs blancs alors que le film s’inspire librement de différentes cultures non-blanches. Sur Twitter, Yuè Begay explique : « C’est une forme de caricature raciste, qu’on qualifie de « Blueface », un phénomène qui vise à s’approprier beaucoup d’éléments de cultures non-blanches, les mélanger sans discernement, de manière flagrante, tout en laissant jouer des acteurs blancs pour enfin se servir de l’argument de la fiction comme médium pour valider cette construction du monde ».

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Pour exemple, une jeune Maori australienne avait critiqué la présence du Ta moko, le tatouage traditionnel des Maoris. Ce dernier est présent dans le film mais avec des « formes abstraites et dénuées de sens ». Pour les observateurs, le film reprend de nombreux codes culturels mais les traite surtout comme des éléments esthétiques.

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